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Afrique du Sud: le combat des malvoyants pour un meilleur accès aux livres en braille
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L'association Blind S.A., qui accompagne les déficients visuels, se bat pour l'exemption des droits d'auteurs quand il s'agit de contenu adapté, notamment en braille. Selon la loi sud-africaine, pour traduire un livre, il faut systématiquement en demander les droits d'auteur. Cela limite grandement les chances pour Blind S.A., principal traducteur en braille du pays, de traduire certains livres, et prive les déficients visuels de nombreuses œuvres. Une loi est censée mettre en place cette exemption, mais le processus d'application est bloqué depuis des années.
« Ici, nous avons une tablette en métal avec un stylet. C'est ainsi que l'on écrivait en braille à l'époque. Ensuite, nous avions cette petite machine manuelle. Mais c'est vieux, on n'utilise plus ça aujourd'hui », explique Ofentse Manyane. Aujourd'hui, ces anciennes machines à écrire en braille sont des pièces de musée. Ofentse Manyane nous emmène dans l'atelier de l'association.
« Cette machine imprime 1 000 pages par heure », précise-t-il face à une grosse machine connectée à un ordinateur. Les pages en braille sortent les unes après les autres. « Là, par exemple, c'est un livre politique pour le Botswana, car on imprime pour toute l'Afrique, pas seulement l'Afrique du Sud », confie Ofentse Manyane.
Cette activité est néanmoins perturbée par les droits d'auteur, nécessaires à chaque conversion en braille. Christo de Klerk, président de l'association, détaille : « Neuf fois sur dix, nous n'avons pas les droits, et nous ne pouvons pas convertir. Ce n'est même pas qu'on nous les refuse, mais dans 90% des cas, ils ne se donnent même pas la peine de répondre à notre demande de droits. »
À lire aussiL'invention du braille
Une lueur d'espoir face à ce combat
Après des années de combat et de déception, vient l'espoir : un nouveau projet de loi sur la protection des œuvres stipule que, pour une conversion en braille, il n'y a plus besoin de demander les droits. Seulement, cela bloque côté politique : depuis 2017, le projet de loi enchaîne les allers-retours entre le parlement et le Conseil constitutionnel.
« La section 19D stipule exactement ce que nous avons toujours demandé. Mais la loi n'a toujours pas été promulguée, car les politiques n'arrivent pas à se mettre d'accord sur d'autres points de cette loi. Et nous, nous sommes les otages de ces désaccords », développe Christo de Klerk.
« Seulement 0,5 % des œuvres sont disponibles en contenu accessible. Et automatiquement, ça réduit notre accès à l'éducation », déplore Jace Nair, PDG de Blind S.A. « Quand j'étudiais l'espagnol par exemple, j'ai demandé la conversion d'un livre très important. Mais nous n'avons pas réussi à obtenir les droits. Résultat : j'ai dû abandonner mes études d'espagnol », reprend Christo de Klerk.
Huit ans donc que Blind S.A. milite pour que cette loi soit enfin signée. Pour convertir n'importe quel ouvrage en braille en toute liberté, sans en demander systématiquement les droits d'auteur.
À lire aussiFrance: les livres en braille accessibles pour la première fois au tarif d'un livre classique
À lire aussiBraille: l'association Valentin-Haüy veut diversifier l'offre pour les aveugles
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L'association Blind S.A., qui accompagne les déficients visuels, se bat pour l'exemption des droits d'auteurs quand il s'agit de contenu adapté, notamment en braille. Selon la loi sud-africaine, pour traduire un livre, il faut systématiquement en demander les droits d'auteur. Cela limite grandement les chances pour Blind S.A., principal traducteur en braille du pays, de traduire certains livres, et prive les déficients visuels de nombreuses œuvres. Une loi est censée mettre en place cette exemption, mais le processus d'application est bloqué depuis des années.
« Ici, nous avons une tablette en métal avec un stylet. C'est ainsi que l'on écrivait en braille à l'époque. Ensuite, nous avions cette petite machine manuelle. Mais c'est vieux, on n'utilise plus ça aujourd'hui », explique Ofentse Manyane. Aujourd'hui, ces anciennes machines à écrire en braille sont des pièces de musée. Ofentse Manyane nous emmène dans l'atelier de l'association.
« Cette machine imprime 1 000 pages par heure », précise-t-il face à une grosse machine connectée à un ordinateur. Les pages en braille sortent les unes après les autres. « Là, par exemple, c'est un livre politique pour le Botswana, car on imprime pour toute l'Afrique, pas seulement l'Afrique du Sud », confie Ofentse Manyane.
Cette activité est néanmoins perturbée par les droits d'auteur, nécessaires à chaque conversion en braille. Christo de Klerk, président de l'association, détaille : « Neuf fois sur dix, nous n'avons pas les droits, et nous ne pouvons pas convertir. Ce n'est même pas qu'on nous les refuse, mais dans 90% des cas, ils ne se donnent même pas la peine de répondre à notre demande de droits. »
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Après des années de combat et de déception, vient l'espoir : un nouveau projet de loi sur la protection des œuvres stipule que, pour une conversion en braille, il n'y a plus besoin de demander les droits. Seulement, cela bloque côté politique : depuis 2017, le projet de loi enchaîne les allers-retours entre le parlement et le Conseil constitutionnel.
« La section 19D stipule exactement ce que nous avons toujours demandé. Mais la loi n'a toujours pas été promulguée, car les politiques n'arrivent pas à se mettre d'accord sur d'autres points de cette loi. Et nous, nous sommes les otages de ces désaccords », développe Christo de Klerk.
« Seulement 0,5 % des œuvres sont disponibles en contenu accessible. Et automatiquement, ça réduit notre accès à l'éducation », déplore Jace Nair, PDG de Blind S.A. « Quand j'étudiais l'espagnol par exemple, j'ai demandé la conversion d'un livre très important. Mais nous n'avons pas réussi à obtenir les droits. Résultat : j'ai dû abandonner mes études d'espagnol », reprend Christo de Klerk.
Huit ans donc que Blind S.A. milite pour que cette loi soit enfin signée. Pour convertir n'importe quel ouvrage en braille en toute liberté, sans en demander systématiquement les droits d'auteur.
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