Mort à la poésie - Épisode 119 : Marie HL

Mort à la poésie

Salut à vous,

Pour ce premier épisode de l'année, je commence par vous adresser mes vœux. Vœux inspirés par le livre du jour, à savoir vous souhaiter des larmes. Oui, pleurer de joie, d’émerveillement, de vous laisser toucher encore et toujours par la beauté des petites choses, du rien, de l’indicible, du quotidien le plus banal que beaucoup d’entre nous ne voient plus. Pleurer devant un bouquet de fleurs, devant un coucher de soleil, devant le vol d’un oiseau.

Marie HL, née en 1992, a fait des études d’architecture avant de s’inscrire au Master de Création Littéraire du Havre. Basée aujourd’hui à Marseille, elle a vécu dans plusieurs régions du monde, dans plusieurs villes de France, et mêle à son travail d’écriture, seule ou en collectif, des réflexions sur l’urbanisme, le vivre ensemble, ce que la ville fait aux humains, et réciproquement.

Son premier recueil, Jardin, paru cet automne à L'Arbre à Paroles, est le journal en courtes proses de déambulations marseillaises lors de l’hiver 2023. Il y sera surtout question de matins, de réveils suspendus, de recherche de bon pain et de café décaféiné, et de larmes qui surgissent régulièrement, en regardant la mer, à cause du vent, pendant le sexe, à tout moment de la journée et de façon impromptues. Ces larmes, libre à nous de les interpréter, comme des épiphanies ou comme une souffrance rentrée, diffuse, qui ne sait s’exprimer autrement.

J’ai été saisi par sa façon, en très peu de mots, en très peu d’effets, de pointer notre fragilité, notre sensibilité, notre impuissance face à l’altérité, à la fatalité, à ce qui nous entoure, et de faire de ces bouleversements une force, une manière d’être au monde qui dit oui.

Bonne écoute !

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