2025, Israël et les fronts multiples
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Dans le sillon de la réponse aux attentats du 7 octobre 2023 en Israël, l’État hébreu multiplie les offensives au Proche-Orient contre la nébuleuse iranienne de l’« Axe de la résistance ». Les évènements en Syrie ne semblent pas faire changer de cap le Premier ministre israélien, qui poursuit une ligne résolument pro-guerre.
Tout d’abord, c’est en raison d’un profond sentiment de surpuissance militaire, largement incarnée par le Premier ministre va-t-en-guerre Benyamin Netanyahu, qu’Israël continue de foncer, tête baissée, sur ses ennemis proches et lointains avec l’aide soutenue de Washington. « LaSyrie n’est plus la même Syrie, le Liban n’est plus le même Liban, a récemment martelé Benyamin Netanyahu, ajoutant : Gaza n’est plus la même Gaza et même l’Iran a, lui aussi, ressenti la puissance de notre bras. » Il faut dire que la réponse israélienne aux attaques du Hamas a produit une impressionnante tectonique des plaques de la géopolitique du Proche-Orient — impensable il y a encore quelques mois — résultat d’offensives militaires qui ont de quoi donner raison à un chef de gouvernement qui affirme combattre sur sept fronts simultanés.
Les branches armées et politiques du Hamas et du Jihad islamique à Gaza sont décimées, bien que non vaincues, alors que l’enclave palestinienne a été transformée en charnier à ciel ouvert après 15 mois de bombardements d’une violence inégalée. Au Liban, la milice chiite du Hezbollah, pourtant redoutée, a été défaite en quelques semaines de combats, sa direction politique et opérationnelle anéantie au prix de centaines de morts civils et de sérieux doutes persistent sur les intentions israéliennes — mettre fin, ou non, à l’occupation de fait du Sud-Liban — quand le cessez-le-feu de soixante jours expirera le 27 janvier prochain.
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Cette fuite en avant à marche forcée et les succès indéniables du Premier ministre israélien sont évidemment politiquement opportuns, lui permettant de se maintenir au pouvoir. Mais ce maintien se fait dans un équilibre instable, alors qu’une partie de l’opinion publique lui reproche une guerre sans but et sans fin et de ne pas avoir tout fait pour libérer les otages encore retenus à Gaza. En outre, sa responsabilité dans la faille sécuritaire qui a permis les massacres du 7-Octobre n’a toujours pu être établie, faute de la formation d’une commission d’enquête. Sur le plan juridique aussi, Benyamin Netanyahu est poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance et son procès a constamment été repoussé à cause d’un conflit auquel il n’a donc aucun intérêt à mettre fin.
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Peut-on parler de victoire définitive et irréversible ?
Nombreux sont les experts qui estiment que le chef du gouvernement israélien serait tenté par reconfigurer le Moyen-Orient dans une sorte de « pax israeliana » — une paix sous domination israélienne — profitant des flottements politiques de l’après-Bachar dans la Syrie voisine, de la perte d’influence de l’Iran et ses affidés, et de l’abandon total de toute tentative de résolution de la problématique palestinienne.
Reste que la région, dont l’imprévisibilité et la complexité sont proverbiales, regorge d’éléments déstabilisateurs comme, par exemple, les rebelles houthis du nord-Yémen qui multiplient les attaques contre Israël et perturbent dangereusement le trafic maritime en mer Rouge.
Quoi qu’il en soit, l’année 2025 sera aussi celle du retour de Donald Trump à la Maison Blanche et Benyamin Netanyahu, son meilleur allié, sait parfaitement que cela sera sans doute providentiel pour le destin expansionniste d’Israël et donc du sien.
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