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La Malienne Mariam Sy plonge ses racines architecturales dans la terre
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Mariam Sy est l’une des figures de l’architecture ouest-africaine, qui réussit à allier la modernité des bâtiments avec les techniques ancestrales de constructions à base de terre. Une construction adaptée au climat sub-saharien et respectueuse de l’environnement. Portrait d’un talent de l’architecture au Mali.
« À 15 ans, j'ai dit à mes parents que je voulais être architecte. Ils ont trouvé que c'était une bonne idée et j'ai dû sortir de l'école de jeune fille pour aller faire un lycée professionnel à Bamako » se souvient Mariam Sy.
Après ce lycée technique, elle obtient son diplôme d'architecte en Belgique et enchaîne une formation complémentaire en France, à Grenoble. Mariam est devenue aujourd'hui l'une des références en matière d'architecture traditionnelle. C'est d'ailleurs à Grenoble, au centre de recherche et d'application en terre, le Craterre, que cette quadragénaire a perfectionné son savoir-faire avec l'usage des matériaux traditionnels.
« Que ça soit la terre, la pierre ou tout ce qu'on peut trouver localement, l'idée c'est vraiment d'utiliser le moins d'énergie possible pour construire et d'utiliser le matériau adéquat pour la température du lieu. Et il s'avère que, au Mali, la terre est un des matériaux locaux les plus répandus et les plus connus, et l'avantage pour nous Sahéliens, c’est que ces matériaux s'adaptent vraiment à notre climat ».
« ces matériaux s'adaptent vraiment à notre climat »
Dès lors, à Bamako, Mariam Sy au sein de son cabinet Architerre multiplie les constructions de maisons ou de centres médicaux, mais aussi la rénovation de mosquées, notamment à Tombouctou.
Une technique architecturale qui séduit de plus en plus de clients au Mali, mais aussi en Afrique.
« Cette question d'architecture écoresponsable concerne tout le monde. Même si au Sahel, on sait qu’on n’est pas les plus gros consommateurs d'énergie, on subit quand même les conséquences de cela. Donc, il est important que l’on prenne en compte aussi les nouvelles technologies, les questions qui se posent à tout le monde et qu'on se les applique à nous-même. On considère que voilà, nous sommes des militants au niveau du réseau « Fact Sahel ». Pour nous, vraiment, notre travail c'est du militantisme. Dans ce réseau, il y a des architectes, il y a des maçons, des ingénieurs, des étudiants, des chercheurs, des écrivains. On est un réseau, c'est toute une réflexion autour de ces enjeux-là.
Comment expliquer aux gens le retour donc à ces matériaux qui ont vraiment beaucoup, beaucoup d'avantages sur beaucoup d'aspects de la vie, pas seulement sur la construction »
Un des points d'avenir de l'Afrique
Au sein de l'association Fact Sahel, qu'elle a cofondé, Mariam Sy participe à cette réflexion à propos d'un retour aux techniques africaines de construction adaptées à un monde moderne, ce qui correspond à un mouvement de fond, comme l'explique un autre architecte français, Jean-Marc Lalo, qui organise régulièrement en Afrique des séminaires d'échanges entre architectes des deux continents.
« Il y a à la fois une question d'identité architecturale africaine, un engouement pour retrouver des techniques traditionnelles de construction en terre et la deuxième chose, c'est aussi un des points d'avenir de l'Afrique : c'est de faire un saut directement vers des constructions avec des matériaux biosourcés, des matériaux locaux. La terre est parfaitement adaptée pour cela en fait. Il y a eu plusieurs architectes africains qui ont beaucoup travaillé sur ces points. Hassan Fathy, par exemple en Égypte, avait pensé à des projets faits autour de la construction en terre. Mais par contre, depuis que Francis Kéré a reçu le prix Prtizker (la plus haute récompense pour l’architecture, NDLR) il y a des choses qui bougent. Il y a des pays qui veulent effectivement aller vers cette direction-là. Je pense au Bénin, au Sénégal, au Maroc aussi. Il y a un centre de la construction en terre au Maroc qui a été ouvert il y a quelques années. Au Bénin, le président Talon a fait quelques commandes à Francis Kéré, dont l'Assemblée nationale. Il est possible de faire beaucoup en utilisation de la terre avec la BTC : la brique de terre comprimée. On la retrouve au Mali, au Sénégal, au Burkina Faso, aussi ».
Prochain projet pour Mariam Sy, qui allie modernité, usage des techniques traditionnelles et conceptions écoresponsables, un centre scolaire en terres à Bamako, histoire que l'architecture durable continue de faire école au Mali.
97 حلقات
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Mariam Sy est l’une des figures de l’architecture ouest-africaine, qui réussit à allier la modernité des bâtiments avec les techniques ancestrales de constructions à base de terre. Une construction adaptée au climat sub-saharien et respectueuse de l’environnement. Portrait d’un talent de l’architecture au Mali.
« À 15 ans, j'ai dit à mes parents que je voulais être architecte. Ils ont trouvé que c'était une bonne idée et j'ai dû sortir de l'école de jeune fille pour aller faire un lycée professionnel à Bamako » se souvient Mariam Sy.
Après ce lycée technique, elle obtient son diplôme d'architecte en Belgique et enchaîne une formation complémentaire en France, à Grenoble. Mariam est devenue aujourd'hui l'une des références en matière d'architecture traditionnelle. C'est d'ailleurs à Grenoble, au centre de recherche et d'application en terre, le Craterre, que cette quadragénaire a perfectionné son savoir-faire avec l'usage des matériaux traditionnels.
« Que ça soit la terre, la pierre ou tout ce qu'on peut trouver localement, l'idée c'est vraiment d'utiliser le moins d'énergie possible pour construire et d'utiliser le matériau adéquat pour la température du lieu. Et il s'avère que, au Mali, la terre est un des matériaux locaux les plus répandus et les plus connus, et l'avantage pour nous Sahéliens, c’est que ces matériaux s'adaptent vraiment à notre climat ».
« ces matériaux s'adaptent vraiment à notre climat »
Dès lors, à Bamako, Mariam Sy au sein de son cabinet Architerre multiplie les constructions de maisons ou de centres médicaux, mais aussi la rénovation de mosquées, notamment à Tombouctou.
Une technique architecturale qui séduit de plus en plus de clients au Mali, mais aussi en Afrique.
« Cette question d'architecture écoresponsable concerne tout le monde. Même si au Sahel, on sait qu’on n’est pas les plus gros consommateurs d'énergie, on subit quand même les conséquences de cela. Donc, il est important que l’on prenne en compte aussi les nouvelles technologies, les questions qui se posent à tout le monde et qu'on se les applique à nous-même. On considère que voilà, nous sommes des militants au niveau du réseau « Fact Sahel ». Pour nous, vraiment, notre travail c'est du militantisme. Dans ce réseau, il y a des architectes, il y a des maçons, des ingénieurs, des étudiants, des chercheurs, des écrivains. On est un réseau, c'est toute une réflexion autour de ces enjeux-là.
Comment expliquer aux gens le retour donc à ces matériaux qui ont vraiment beaucoup, beaucoup d'avantages sur beaucoup d'aspects de la vie, pas seulement sur la construction »
Un des points d'avenir de l'Afrique
Au sein de l'association Fact Sahel, qu'elle a cofondé, Mariam Sy participe à cette réflexion à propos d'un retour aux techniques africaines de construction adaptées à un monde moderne, ce qui correspond à un mouvement de fond, comme l'explique un autre architecte français, Jean-Marc Lalo, qui organise régulièrement en Afrique des séminaires d'échanges entre architectes des deux continents.
« Il y a à la fois une question d'identité architecturale africaine, un engouement pour retrouver des techniques traditionnelles de construction en terre et la deuxième chose, c'est aussi un des points d'avenir de l'Afrique : c'est de faire un saut directement vers des constructions avec des matériaux biosourcés, des matériaux locaux. La terre est parfaitement adaptée pour cela en fait. Il y a eu plusieurs architectes africains qui ont beaucoup travaillé sur ces points. Hassan Fathy, par exemple en Égypte, avait pensé à des projets faits autour de la construction en terre. Mais par contre, depuis que Francis Kéré a reçu le prix Prtizker (la plus haute récompense pour l’architecture, NDLR) il y a des choses qui bougent. Il y a des pays qui veulent effectivement aller vers cette direction-là. Je pense au Bénin, au Sénégal, au Maroc aussi. Il y a un centre de la construction en terre au Maroc qui a été ouvert il y a quelques années. Au Bénin, le président Talon a fait quelques commandes à Francis Kéré, dont l'Assemblée nationale. Il est possible de faire beaucoup en utilisation de la terre avec la BTC : la brique de terre comprimée. On la retrouve au Mali, au Sénégal, au Burkina Faso, aussi ».
Prochain projet pour Mariam Sy, qui allie modernité, usage des techniques traditionnelles et conceptions écoresponsables, un centre scolaire en terres à Bamako, histoire que l'architecture durable continue de faire école au Mali.
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