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Marguerite Abouet: «J'étais ce petit ovni que l'on regardait bizarrement parce qu'on ne savait pas d'où je venais»

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On connaît Aya de Yopougon, le personnage de bande dessinée imaginée par Marguerite Abouet. On connaissait aussi la version enfantine, Akissi, créée par l'autrice ivoirienne d'après ses souvenirs d'enfance à Abidjan. Il faudra désormais compter avec Akissi de Paris. Marguerite Abouet, toujours avec son comparse Mathieu Sapin au dessin, vient de faire paraître chez Gallimard le premier tome d'une série dérivée de l'univers d'Akissi, soit les aventures de son petit personnage dans la capitale française.

Akissi à Paris, premier tome, c'est une nouvelle série des aventures de cette petite fille qu'on a déjà suivie durant 11 tomes à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

Oui, c'est une aventure, mais qui continue. Elle était supposée partir, cela fait déjà deux albums qu'elle essaie de tout faire pour ne pas partir de son quartier, de son pays. Et puis, le verdict est tombé, il faut qu'elle parte pour commencer un nouveau cycle de collège. Donc, elle part d'Abidjan, elle arrive à Paris et elle commence la sixième.

Vous vous êtes inspirée de votre arrivée à Paris ?

Oui, j'ai un peu remis cette petite fille que j'étais dans le contexte d'aujourd'hui. Il y a des codes. Mais, en même temps, avec cette petite qui arrive et qui va découvrir cette nouvelle culture, ces autres codes aussi.

Parce qu'il y a des téléphones portables, le langage aussi, la façon de parler, les « wesh » par exemple, disent les jeunes...

Les « wesh », les « boloss ». J'ai l'impression de ne vivre qu'avec des jeunes, des ados, des pré-ados parce que je passe mon temps à faire des rencontres scolaires. D'ailleurs, ce sont eux qui m'ont soufflé le titre parce que je cherchais le titre pour Akissi et je me disais « Akissi la parisienne », « Akissi à Paris »... Je leur ai posé la question, lors de plusieurs rencontres et ce sont eux qui m'ont dit : « Mais, Madame, pourquoi pas Akissi de Paris, puisque vous avez déjà fait Aya de Yopougon ? »

À lire aussiLa scénariste ivoirienne Marguerite Abouet s'expose au festival de la BD d’Angoulême

Akissi est hébergée chez son grand-oncle, elle l'appelle papy. C'était aussi votre cas, non ?

Oui, c'était l'oncle de ma mère.

Il est très bienveillant, très patient parce que Akissi et Fofana, eux, n'ont qu'une envie, c'est de retourner à Abidjan.

Bien sûr, on quitte quand même nos parents, notre quartier, et on découvre ces nouveaux élèves qui ont du mal à nous accepter, parce que, forcément, il y a de la curiosité. J'avais un look assez incroyable, tout de même, quand je suis arrivée parce que j'avais des tresses piquées, comme Akissi, et j'étais habillée avec des robes à la Nellie Oleson. Pour moi, c'était d'un chic incroyable parce qu'on regardait La petite maison de la prairie, elles étaient toutes habillées comme ça. Je pensais que, ce que je ne pouvais pas porter à Abidjan, je pourrais le faire en France. En fait, pas du tout ! J'étais un petit ovni que l'on regardait un peu bizarrement, parce qu'ils ne savaient pas d'où je venais. Ce papy a été justement assez bienveillant avec moi, il avait une philosophie de la vie... Est-ce parce qu'il a vécu en Russie ?

Il a étudié et vécu en Russie, c'est cela ?

Oui, il est parti très jeune en tant qu'étudiant en Russie et il parlait le russe. Il était très rigoureux, parce que tout devait être parfait, on était censés être des enfants parfaits, mais, en même temps, il nous écoutait. C'était nouveau pour nous !

Et il vous fait découvrir les bibliothèques. C'est de là que vient cet attachement aux bibliothèques ? On sait que vous en avez créé une à Abidjan.

Oui, je pense que c'est vraiment lui. Il était passionné par les livres, il lisait énormément, il écrivait aussi un peu. Et puis, il nous présente les bibliothèques comme notre nouvelle maison. D'ailleurs, je me suis dit qu'il allait falloir encore déménager ! Lui, il m'a dit que tout ce que je pourrais croire, vivre, entendre, ce sera dans les livres. Et je me suis mise à dévorer les livres. Et en plus, j'avais cet ami, « dictionnaire », qui était dans la classe, qui était un peu le petit mouton noir de la classe et que tout le monde surnommait « dictionnaire » parce qu'il passait aussi ses journées de libre à la bibliothèque. Je voulais être aussi intelligente que lui parce qu'il était le meilleur de la classe. Il me disait que pour être intelligent, il faut lire. Je ne sais pas si je suis devenue intelligente, mais en tout cas, j'ai suivi le conseil de « dictionnaire ».

Akissi de Paris, de Marguerite Abouet et Mathieu Sapin, paru le 28 août 2024 aux éditions Gallimard.

À lire aussiCôte d'Ivoire: Marguerite Abouet en dédicace à Abidjan pour le tome 8 d'«Aya de Yopougon»

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Akissi à Paris, premier tome, c'est une nouvelle série des aventures de cette petite fille qu'on a déjà suivie durant 11 tomes à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

Oui, c'est une aventure, mais qui continue. Elle était supposée partir, cela fait déjà deux albums qu'elle essaie de tout faire pour ne pas partir de son quartier, de son pays. Et puis, le verdict est tombé, il faut qu'elle parte pour commencer un nouveau cycle de collège. Donc, elle part d'Abidjan, elle arrive à Paris et elle commence la sixième.

Vous vous êtes inspirée de votre arrivée à Paris ?

Oui, j'ai un peu remis cette petite fille que j'étais dans le contexte d'aujourd'hui. Il y a des codes. Mais, en même temps, avec cette petite qui arrive et qui va découvrir cette nouvelle culture, ces autres codes aussi.

Parce qu'il y a des téléphones portables, le langage aussi, la façon de parler, les « wesh » par exemple, disent les jeunes...

Les « wesh », les « boloss ». J'ai l'impression de ne vivre qu'avec des jeunes, des ados, des pré-ados parce que je passe mon temps à faire des rencontres scolaires. D'ailleurs, ce sont eux qui m'ont soufflé le titre parce que je cherchais le titre pour Akissi et je me disais « Akissi la parisienne », « Akissi à Paris »... Je leur ai posé la question, lors de plusieurs rencontres et ce sont eux qui m'ont dit : « Mais, Madame, pourquoi pas Akissi de Paris, puisque vous avez déjà fait Aya de Yopougon ? »

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Akissi est hébergée chez son grand-oncle, elle l'appelle papy. C'était aussi votre cas, non ?

Oui, c'était l'oncle de ma mère.

Il est très bienveillant, très patient parce que Akissi et Fofana, eux, n'ont qu'une envie, c'est de retourner à Abidjan.

Bien sûr, on quitte quand même nos parents, notre quartier, et on découvre ces nouveaux élèves qui ont du mal à nous accepter, parce que, forcément, il y a de la curiosité. J'avais un look assez incroyable, tout de même, quand je suis arrivée parce que j'avais des tresses piquées, comme Akissi, et j'étais habillée avec des robes à la Nellie Oleson. Pour moi, c'était d'un chic incroyable parce qu'on regardait La petite maison de la prairie, elles étaient toutes habillées comme ça. Je pensais que, ce que je ne pouvais pas porter à Abidjan, je pourrais le faire en France. En fait, pas du tout ! J'étais un petit ovni que l'on regardait un peu bizarrement, parce qu'ils ne savaient pas d'où je venais. Ce papy a été justement assez bienveillant avec moi, il avait une philosophie de la vie... Est-ce parce qu'il a vécu en Russie ?

Il a étudié et vécu en Russie, c'est cela ?

Oui, il est parti très jeune en tant qu'étudiant en Russie et il parlait le russe. Il était très rigoureux, parce que tout devait être parfait, on était censés être des enfants parfaits, mais, en même temps, il nous écoutait. C'était nouveau pour nous !

Et il vous fait découvrir les bibliothèques. C'est de là que vient cet attachement aux bibliothèques ? On sait que vous en avez créé une à Abidjan.

Oui, je pense que c'est vraiment lui. Il était passionné par les livres, il lisait énormément, il écrivait aussi un peu. Et puis, il nous présente les bibliothèques comme notre nouvelle maison. D'ailleurs, je me suis dit qu'il allait falloir encore déménager ! Lui, il m'a dit que tout ce que je pourrais croire, vivre, entendre, ce sera dans les livres. Et je me suis mise à dévorer les livres. Et en plus, j'avais cet ami, « dictionnaire », qui était dans la classe, qui était un peu le petit mouton noir de la classe et que tout le monde surnommait « dictionnaire » parce qu'il passait aussi ses journées de libre à la bibliothèque. Je voulais être aussi intelligente que lui parce qu'il était le meilleur de la classe. Il me disait que pour être intelligent, il faut lire. Je ne sais pas si je suis devenue intelligente, mais en tout cas, j'ai suivi le conseil de « dictionnaire ».

Akissi de Paris, de Marguerite Abouet et Mathieu Sapin, paru le 28 août 2024 aux éditions Gallimard.

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