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Jean-Claude Trichet : « Les marchés font pour le moment confiance au nouveau gouvernement »

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Nous accueillons, cette semaine, Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne. Il revient sur le déficit record et l’endettement de la France, les fragilités du couple franco-allemand au sein de l’UE ainsi que sur les conséquences de l'élection américaine pour l’Union.

Avec un déficit record qui risque de dépasser les 6% du PIB cette année, la France est dans le viseur de l’Union européenne. « Elle est vraiment très endettée et elle est, de ce point de vue, le plus mauvais pays d'Europe », explique Jean-Claude Trichet. Si l’ancien président de la BCE se dit rassuré de voir le gouvernement français prendre le problème à bras-le-corps, il confirme qu’il faut « absolument redresser la barre ». « Il me semble que les marchés font pour le moment confiance au nouveau gouvernement », explique l’économiste qui pense que le pays évitera le pire si le déficit est ramené à 5% l’année prochaine.

Alors que la règle au sein de l’UE est de ne pas dépasser les 3% d'endettement par rapport à son PIB, la France fait figure de mauvais élève. La gestion des finances au cours de ces dernières années est à présent questionnée. « Je pense que nous aurons un début d'explication avec la commission qui a été créée et qui devrait nous permettre de mieux comprendre ce qui s'est passé », explique Jean-Claude Trichet.

Le pays doit aujourd'hui réaliser 60 milliards d'économies, ce qui implique un effort collectif de la part des Français. « Les Français parlent de rigueur, d'efforts considérables, alors que c'est un pays qui n'est pas rigoureux », estime l’économiste. « Les Français se plaignent en permanence d'une absence de dépenses publiques et en fait, ils dépensent plus que tous les autres », ajoute-t-il. « La France n’a plus de cartouches », constate Jean-Claude Trichet au sujet du déficit public.

« Pour que l'Europe fasse des progrès, il faut qu'il y ait un bon accord franco-allemand »

En Allemagne, l’économie est également en berne. L’entreprise Volkswagen étudie actuellement un vaste plan de licenciements et la récession du pays est redoutée. « L’Allemagne est particulièrement touchée sur le plan de la croissance, mais c’est en même temps un pays sain qui inspire confiance et donc je ne crois pas qu'il faille dramatiser le problème allemand », estime l’ancien président de la Banque centrale européenne.

Face aux difficultés économiques de la France et de l’Allemagne, le couple franco-allemand, souvent considéré comme le moteur de l’UE, est mis à mal. « Il y a une chose qui est sûre : la condition nécessaire, sinon suffisante, pour que l'Europe fasse des progrès, c'est qu'il y ait un bon accord franco-allemand sur les progrès à faire », explique Jean-Claude Trichet. Il ne s’agit pas de la seule condition car, selon lui, « il faut convaincre les autres pays d'aller dans cette direction ».

« Quel que soit le nouveau président américain, nous aurons à défendre nos intérêts avec acharnement »

À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, « quel que soit le nouveau président des États-Unis, les problèmes entre l'Europe et les États-Unis demeureront », selon Jean-Claude Trichet. « Les États-Unis sont très orientés sur leurs propres intérêts. Ils ont la capacité d'imposer beaucoup de choses au reste du monde pour des tas de raisons, et notamment à cause du fait qu'ils ont une fédération politique achevée », poursuit-il. L’économiste explique cette force par l’existence aux États-Unis d’un marché, d’une monnaie, d’une armée et d’une diplomatie unique. « Quel que soit le nouveau président, nous aurons à défendre nos intérêts avec acharnement », dit-il. « L’UE a besoin de faire encore beaucoup de progrès dans la voie de la fédération politique », conclut Jean-Claude Trichet.

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Avec un déficit record qui risque de dépasser les 6% du PIB cette année, la France est dans le viseur de l’Union européenne. « Elle est vraiment très endettée et elle est, de ce point de vue, le plus mauvais pays d'Europe », explique Jean-Claude Trichet. Si l’ancien président de la BCE se dit rassuré de voir le gouvernement français prendre le problème à bras-le-corps, il confirme qu’il faut « absolument redresser la barre ». « Il me semble que les marchés font pour le moment confiance au nouveau gouvernement », explique l’économiste qui pense que le pays évitera le pire si le déficit est ramené à 5% l’année prochaine.

Alors que la règle au sein de l’UE est de ne pas dépasser les 3% d'endettement par rapport à son PIB, la France fait figure de mauvais élève. La gestion des finances au cours de ces dernières années est à présent questionnée. « Je pense que nous aurons un début d'explication avec la commission qui a été créée et qui devrait nous permettre de mieux comprendre ce qui s'est passé », explique Jean-Claude Trichet.

Le pays doit aujourd'hui réaliser 60 milliards d'économies, ce qui implique un effort collectif de la part des Français. « Les Français parlent de rigueur, d'efforts considérables, alors que c'est un pays qui n'est pas rigoureux », estime l’économiste. « Les Français se plaignent en permanence d'une absence de dépenses publiques et en fait, ils dépensent plus que tous les autres », ajoute-t-il. « La France n’a plus de cartouches », constate Jean-Claude Trichet au sujet du déficit public.

« Pour que l'Europe fasse des progrès, il faut qu'il y ait un bon accord franco-allemand »

En Allemagne, l’économie est également en berne. L’entreprise Volkswagen étudie actuellement un vaste plan de licenciements et la récession du pays est redoutée. « L’Allemagne est particulièrement touchée sur le plan de la croissance, mais c’est en même temps un pays sain qui inspire confiance et donc je ne crois pas qu'il faille dramatiser le problème allemand », estime l’ancien président de la Banque centrale européenne.

Face aux difficultés économiques de la France et de l’Allemagne, le couple franco-allemand, souvent considéré comme le moteur de l’UE, est mis à mal. « Il y a une chose qui est sûre : la condition nécessaire, sinon suffisante, pour que l'Europe fasse des progrès, c'est qu'il y ait un bon accord franco-allemand sur les progrès à faire », explique Jean-Claude Trichet. Il ne s’agit pas de la seule condition car, selon lui, « il faut convaincre les autres pays d'aller dans cette direction ».

« Quel que soit le nouveau président américain, nous aurons à défendre nos intérêts avec acharnement »

À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, « quel que soit le nouveau président des États-Unis, les problèmes entre l'Europe et les États-Unis demeureront », selon Jean-Claude Trichet. « Les États-Unis sont très orientés sur leurs propres intérêts. Ils ont la capacité d'imposer beaucoup de choses au reste du monde pour des tas de raisons, et notamment à cause du fait qu'ils ont une fédération politique achevée », poursuit-il. L’économiste explique cette force par l’existence aux États-Unis d’un marché, d’une monnaie, d’une armée et d’une diplomatie unique. « Quel que soit le nouveau président, nous aurons à défendre nos intérêts avec acharnement », dit-il. « L’UE a besoin de faire encore beaucoup de progrès dans la voie de la fédération politique », conclut Jean-Claude Trichet.

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