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“That's taxpayer’s money that is going to support research and development and pilot projects to develop a food system that is based on environmental destruction and greed and disregard for animals, fish, and any of the other marine mammals that might be around it.” - Andrianna Natsoulas Andrianna Natsoulas is the campaign director for Don't Cage Our Oceans, an organization that exists to keep our oceans free from industrial fish farms. Offshore finfish farming is the mass cultivation of finfish in marine waters, in underwater or floating net pens, pods, and cages. Offshore finfish farms are factory farms that harm public health, the environment, and local communities and economies that rely on the ocean and its resources. Don’t Cage Our Oceans are a coalition of diverse organizations working together to stop the development of offshore finfish farming in the United States through federal law, policies, and coalition building. And, although it is not yet happening, right now the US Administration and Congress are promoting this kind of farming, which would be nothing short of disastrous for the oceans, the planet and the people and animals who live here. dontcageouroceans.org…
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Cet épisode propose une immersion dans le monde de la microsociologie. Maude et Guillaume discutent avec Maxime Boucher, chercheur postdoctoral à l’Université de Montréal, professeur de sociologie au Cégep Ahuntsic et chercheur-collaborateur avec l’ARPENT (voir l’épisode 4 !). Sociologue de terrain, Maxime s’est tourné vers le monde de l’urbain au fil de ses études. D’abord en s’intéressant au vécu et aux interactions des usagers du métro de Montréal dans la perspective de réduire les tensions dans le métro, puis en suivant sur le long cours, les coulisses et arrière-scènes de la planification associées à la table de Rénovation urbaine intégrée (RUI) d’Hochelaga. Dans un cas comme dans l’autre, il a cherché à ouvrir des boîtes noires — celle des interactions entre usagers dans le métro et celle de la planification urbaine concertée. Il est question dans cet épisode de tout ce qui apparait moins tangible dans ces espaces de concertation : les émotions, les échanges informels, les tactiques des acteurs pour faire dérailler des processus, faire perdre la face et faire déraper des projets jugés indésirables. Dans la lignée de l’École de Chicago, Maxime nous parle d’une tradition sociologique qui porte une attention particulière à l’intangible, à toutes ces informations fines révélées au cours de longues séances d’observation et par une réelle proximité avec les acteurs. L’épisode chemine vers le projet qui occupe Maxime à l’heure actuelle, soit une initiative de logement social à haut facteur d’accès mis sur pied autour du 3629 Sainte-Catherine Est. Anciennement un squat qui a passé au feu il y a quelques années, le lieu a été repris par l’arrondissement de concert avec l’organisme l’Anonyme. L’objectif du projet consiste à en faire une maison de chambres pour les habitantes et habitants ayant vécu dans l’édifice avant l’incendie. La microsociologie permet ici de poser un regard sur les trajectoires individuelles des résidents et résidentes et sur la trajectoire du bâtiment lui-même en relation avec un quartier en profonde transformation. Au menu, donc, une réflexion sur les espaces informels de la planification, sur l’écoute des voix dissidentes et des discours moins habiles, et plus globalement, sur l’hospitalité (et l’inhospitalité !) des espaces de participation et de planification.
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Cet épisode propose une immersion dans le monde de la microsociologie. Maude et Guillaume discutent avec Maxime Boucher, chercheur postdoctoral à l’Université de Montréal, professeur de sociologie au Cégep Ahuntsic et chercheur-collaborateur avec l’ARPENT (voir l’épisode 4 !). Sociologue de terrain, Maxime s’est tourné vers le monde de l’urbain au fil de ses études. D’abord en s’intéressant au vécu et aux interactions des usagers du métro de Montréal dans la perspective de réduire les tensions dans le métro, puis en suivant sur le long cours, les coulisses et arrière-scènes de la planification associées à la table de Rénovation urbaine intégrée (RUI) d’Hochelaga. Dans un cas comme dans l’autre, il a cherché à ouvrir des boîtes noires — celle des interactions entre usagers dans le métro et celle de la planification urbaine concertée. Il est question dans cet épisode de tout ce qui apparait moins tangible dans ces espaces de concertation : les émotions, les échanges informels, les tactiques des acteurs pour faire dérailler des processus, faire perdre la face et faire déraper des projets jugés indésirables. Dans la lignée de l’École de Chicago, Maxime nous parle d’une tradition sociologique qui porte une attention particulière à l’intangible, à toutes ces informations fines révélées au cours de longues séances d’observation et par une réelle proximité avec les acteurs. L’épisode chemine vers le projet qui occupe Maxime à l’heure actuelle, soit une initiative de logement social à haut facteur d’accès mis sur pied autour du 3629 Sainte-Catherine Est. Anciennement un squat qui a passé au feu il y a quelques années, le lieu a été repris par l’arrondissement de concert avec l’organisme l’Anonyme. L’objectif du projet consiste à en faire une maison de chambres pour les habitantes et habitants ayant vécu dans l’édifice avant l’incendie. La microsociologie permet ici de poser un regard sur les trajectoires individuelles des résidents et résidentes et sur la trajectoire du bâtiment lui-même en relation avec un quartier en profonde transformation. Au menu, donc, une réflexion sur les espaces informels de la planification, sur l’écoute des voix dissidentes et des discours moins habiles, et plus globalement, sur l’hospitalité (et l’inhospitalité !) des espaces de participation et de planification.
matali crasset a quelque chose d’iconique qui n’est ni forcé, ni le résultat d’une tentative visant à se distinguer dans une mer de designers industriels anonymes. Ce qu’elle est, elle le porte et elle le fabrique : elle brille tout court. Coupe en bol, lunettes imposantes de sa propre conception, il faut bien sûr lui avoir parlé pour comprendre qu’elle n’a rien du monument intimidant qu’on pourrait imaginer, et ce, même si sa carrière ne cesse de montrer qu’elle compte parmi les géantes du domaine. Son parcours singulier, depuis une trentaine d’années, l’a vue passer notamment chez le célèbre designer Philip Starck, puis développer une pratique indépendante qui se déploie en design d’objets, architecture, design urbain, scénographie, commissariat d’exposition, mais aussi dans des projets qui confondent les cadres disciplinaires en travaillant à partir des espaces interstitiels, de méditation ou des expositions. Son processus créatif est profondément inductif, partant d’une définition des besoins et désirs des personnes qui utiliseront ses espaces pour construire non pas de nouvelles formes dont le monde regorge déjà, mais l’expression d’une relation avec autrui, d’un lien traduit dans l’espace. Sa conception d’espaces publics traduit d’ailleurs parfaitement ces considérations humaines. De ses installations souvent modulaires ressortent ainsi un réel désir de penser des utilisations diverses, incontestablement humaines, comme celles des enfants, par exemple, qui ont une lecture tout aussi humaine du mobilier urbain, évidemment, si ce n’est que trois pommes plus bas. Rencontrée en deux occasions par Guillaume dans son studio de Belleville, à Paris, matali nous livre en toute générosité les clés de sa conception d’un design aussi chaleureux qu’inventif.…
On fait un écoquartier ? Oui, bien sûr. On commence par quoi ? … Certains de nos épisodes sont plus longs que d’autres. Il faut mettre la table, on dirait, apprendre à se connaître. La patience d’une conversation vaut sûrement la peine, dirons-nous, surtout quand il s’agit, comme dans le cas de cet épisode avec Philippe Dufort, de parler d’aboutissements dont on pourrait croire, à tort, qu’ils ont poussés du néant et dans leur forme définitive. Dans un exercice qui s’apparente à reparcourir un labyrinthe en suivant le bon trajet dessiné au sol, l’équipe de Cadre bâti est retournée aux Jardins de Métis pour discuter de CMētis avec son président et fondateur, Philippe Dufort. Se décrivant comme un « universitaire désagrégé », Philippe a été jusqu’à très récemment professeur en innovation sociale à l’Université St-Paul à Ottawa, point d’orgue d’un parcours universitaire et engagé où il va passer des années à l’international, et notamment en Colombie. Dans un spectaculaire revirement de situation, Philippe et sa conjointe, surmené·es, ont volontairement choisi un retour en famille dans le Bas-Saint-Laurent, un changement de rythme de vie nécessaire et qui les a mené·es, de fil en aiguille, à abandonner la vie universitaire. Ce rare retour à la case départ aurait pu être l’occasion de ranger l’idéalisme dans les tiroirs. Ce ne fut pas le cas. Un désir toujours vivant de transformation sociale, amplifié par la crise du logement dans le Bas-Saint-Laurent, on fait naître un premier projet d’écoquartier à Métis-sur-Mer, coopté à même la communauté, puis à un second à l’étape de projet à Rimouski, le tout piloté par CMétis, un organisme à but non lucratif « […] à haut impact de transformation sociale intégrant les expertises de la conception, de la construction et du développement immobilier écologique ». On commence par quoi, alors ? C’est le sujet de la seconde partie de cet entretien avec Emile et Guillaume. Suivant un premier projet dont la principale qualité, nous dit notre invité, est d’exister, contre vents et marées, il est question ici du défi constant à mettre sur pied un commun, à s’assurer de le financer adéquatement et d’en faire une pièce maîtresse dans le déploiement d’autres projets similaires, mais jamais identiques, car émergent de leur milieu d’implantation. Ce qui frappe le plus notre invité dans sa nouvelle carrière ? La capacité d’impact d’une telle approche, car pour peu qu’on en accepte les énormes complications et responsabilités, l’échelle de l’écoquartier constitue l’un des moyens les plus efficaces aujourd’hui de construire des interstices dans un système dont on critique les paramètres, et de faire une cité autre, certes, mais de la faire surtout autrement.…
Dans cet épisode, Guillaume rencontre Thierry Paquot, un philosophe de la ville qui a quitté depuis peu la périphérie parisienne pour la campagne normande. Enregistré alors qu’il était en plein processus d’écriture d’un livre, cet épisode est riche en réflexions et anecdotes. L’épisode s’amorce assez classiquement avec un retour sur l’évolution des relations entre ville et campagne, en écho à l’ouvrage de Lewis Mumford, traduit par Thierry et paru en août dernier (Histoire naturelle de l’urbanisation, Presses Universitaires de France). Autrefois des territoires complémentaires, l’arrivée du productivisme, de la mécanisation et la mondialisation viennent transformer radicalement leurs interdépendances de même que leurs paysages, au point où ville et campagne se confondent désormais complètement. La discussion se déplace tout naturellement vers la question des processus et transformations à l’œuvre — mondialisation, urbanisation, colonisation, mécanisation — et de leurs effets sur les espaces urbains : inversions des relations centre-périphérie, apparitions des mégalopoles, étalement, bidonvilisation, émergence d’enclaves résidentielles sécurisées, pour ne nommer que quelques-uns des phénomènes récents qui remodèlent notre terre urbaine. Si l’histoire de la ville intéresse notre invité, c’est surtout l’histoire des idées sur la ville qui prend une place centrale dans son travail. Thierry porte une attention très particulière à la biographie des auteur-es de même qu’à la filiation des idées, et fait tout un travail de géohistoire des œuvres et des idées. Qui discutait avec qui ? Quelle influence des auteur-es entre elles et eux ? L’épisode, en ce sens, apparaît comme un exercice de cartographie orale des réseaux d’idées sur la ville et l’urbain. Un travail utile, puisque comme le souligne Thierry : “On pense à plusieurs, même si on écrit seul”. La discussion aborde aussi la diversité des façons d’appréhender la ville, et notamment par le biais de ses représentations. Pour Thierry, le roman, la poésie, le cinéma, la photographie et les témoignages des habitants constituent une panoplie de médiums qui permettent d’éclairer différents angles aveugles de l’expérience urbaine. En somme, cet épisode est un tour d’horizon de l’urbain — définitions, formes d’urbanisation, épistémologies — sans une once d’aridité. Il se déploie autant dans les idées que sur le terrain, un peu à l’image du travail de Thierry. C’est un épisode où l’on s’intéresse autant aux paroles d’habitantes de bidonvilles qu’à la chicane entre Henri Lefebvre et Guy Debord, ou à la relation intellectuelle entre Ivan Illich et André Gorz. On en ressort avec un certain nombre de potins de philosophes, une envie de lire renouvelée et, somme toute, une idée plus claire du phénomène urbain planétaire !…
Dans cet épisode aux accents ASMR*, Guillaume et Maude échangent avec Claudine Déom, professeure à l’École d’architecture de l’Université de Montréal et spécialiste du patrimoine bâti. Ayant grandi à Sault-au-Récollet, dans le nord de Montréal, Claudine a été en contact avec la pierre grise dès son enfance. C’est ensuite par l’étude de la géographie au collégial, puis de l’urbanisme au baccalauréat et de l’histoire de l’art aux cycles supérieurs qu’elle forge son intérêt pour les questions liées à la conservation des environnements bâtis. Pour la professeure, il existe à ce jour certaines préconceptions persistantes à déconstruire à propos du patrimoine, comme l’idée que sa préservation constitue un frein à la créativité pour les architectes, ou que conserver veut dire “ne pas toucher”. Cet épisode est une invitation à aller au-delà d’une vision dichotomique du patrimoine qui opposerait ce qui relève du passé et ce qui est contemporain. Son point de vue mélange urbanisme, histoire de l’art et architecture, avec comme objectif la compréhension du lieu, du site ou du bâtiment : pourquoi est-il là ? Pourquoi a-t-il cette apparence ? Dans son enseignement, c’est d’abord le potentiel “inclassable” de l’existant que Claudine souhaite transmettre aux architectes en devenir. Le rapport entre la ville qui sort de terre et celle qui est déjà là est souvent perçu comme antagoniste, et mériterait un recadrage vers ce qu’il peut avoir de collaboratif. Le patrimoine bâti n’est pas une série d’objets sous verre au sein d’une collection urbaine, ce sont des lieux particuliers avec leurs usages, leurs affects. Ils évoluent à travers le temps et peuvent propulser la transformation urbaine. Au-delà des critères esthétiques ou de classifications patrimoniales, les lieux que l’on côtoie quotidiennement nous marquent, nous touchent et s’attachent à nous. Qui plus est, le patrimoine bâti nous expose à des représentations du monde qui, forcément, ont évolué. Ici, le patrimoine devient une conversation sur la culture, l’intégration, l’inclusion. Que faire des pensionnats autochtones et des statues de personnages historiques déchus? Une conversation complexe sur notre rapport au passé, sur l’histoire et le pouvoir, et sur nos différents regards sur le monde se dessine autour de ces objets inconvénients pour quiconque souhaiterait vivre dans un monde lisse, sans aspérités, ce que ne désire évidemment pas notre invitée. * Autonomous Sensory Meridian Response, ou la sensation de relaxation provoquée par des bruits doux, comme des voix délicates……
Cet épisode a été enregistré devant public aux Jardins de Métis dans le cadre de l’École d’été de la Faculté d’aménagement de l’Université de Montréal, une édition intitulé « Paysages généreux, paysages faits main » et dirigée par Emile Forest. Ce dernier et Guillaume découvrent dans cet entretien la vie multifacette de Jérôme Dupras. Professeur à l’Université du Québec en Outaouais et titulaire de la Cherche de recherche du Canada en économie écologique, Jérôme est d’abord connu à titre de bassiste des Cowboys Fringuants. Un mode de vie dual qu’il partage avec Guillaume et sa vie (plus ou moins) cachée de drummer… Le parcours de Jérôme a été marqué, en alternance, par des moments consacrés à la musique et d’autres à des études universitaires où il est passé de la biochimie à l’écologie, pour finalement s’orienter vers la géographie avec la réalisation d’une thèse de doctorat sur la question des services écosystémiques — un concept dont il est aujourd’hui plutôt critique. Jérôme se voit d’abord comme un environnementaliste qui se sert de la musique et de l’enseignement pour faire atterrir certaines idées. Maintenant tourné vers l’économie écologique — avec une posture épistémologique qui s’éloigne de l’économie classique dont le rapport à l’environnement reste plutôt trouble — Jérôme s’inscrit dans une recherche à la fois fondamentale et appliquée. Il s’intéresse de fait aux relations du vivant et du non-vivant avec les flux de matière, et développe en ce sens des outils pratiques pour rendre ces relations plus harmonieuses — que ce soit en traduisant les objectifs de la COP 15 en différentes cibles et actions concrètes sur le territoire, ou en proposant des aménagements qui prennent en compte la vulnérabilité climatique des quartiers. La transition énergétique en cours nécessite de revoir notre relation aux énergies fossiles ou au plastique, par exemple, mais plus globalement doit engager une refonte de notre rapport à la nature. Plutôt que de la considérer de sa seule valeur d’utilité, il faut y voir une valeur intrinsèque, relationnelle, voire spirituelle. Or, plutôt que d’y aller de manière descendante, il s’agit, selon Jérôme, de penser des solutions locales pour s’engager dans une perspective de changements globaux. Cet épisode est une invitation à prendre en compte la complexité et la beauté du monde qui nous entoure, mais aussi à prendre la parole et à agir dans le monde de plus en plus incertain. La science post-normale, concept dont il est question dans l’entretien, c’est penser à partir d’un inconfort qui devrait galvaniser plutôt que paralyser.…
Pas facile de glisser d’un métier à l’autre dans le champ professionnel. Plusieurs programmes universitaires ont beau jeter leurs oisillons dans le sens de l’inter, voire de la transdisciplinarité, l’énergie investie ensuite dans le travail perpétuel de dédoublement de soi et de justification à la face du monde pousse souvent dans le sens d’un recalibrage simple : appelez-nous pour ceci, c’est notre spécialité. C’est dans ces replis complexes que l’on retrouve aujourd’hui Christopher Dessus, architecte début trentenaire et figure émergente de l’architecture française, rencontré il y a quelques mois par Guillaume dans les bureaux parisiens de Paf atelier, un bureau d’architecture et de scénographie dont il est le fondateur. Peut-être faut-il ajouter à l’exigence d’avoir à justifier son existence sur plusieurs fronts créatifs celle, plus viscérale encore pour une jeune boîte, de trouver le point d’équilibre entre rentabilité et énoncé de mission. Pour cette jeune firme fondée en 2017 et qui a cherché dès le départ à s’engager dans une démarche alliant recherche et création, il va de soi que ces questionnements viscéraux font partie intégrante du processus, ce qui ne veut pas dire que le tout ne se fait pas dans la joie. Dans un entretien tout en douceur où interviewer et interviewé parlent presque d’une même voix au fond des bureaux de Paf atelier pour ne pas déranger les collègues, nous reprenons, sans romancer pour autant, le court parcours qui a vu Christopher émerger d’un milieu paysan pour se projeter dans des études brillantes en architecture. S’en suivent un séjour révélateur au Québec, puis la fondation de l’influente revue Pli qui se mute actuellement en maison d’édition orientée vers les arts, l’architecture et le design. C’est enfin à Paf atelier qu’on le retrouve, entouré cette fois d’une équipe engagée dans le sens d’une pratique hybride, combinant sans discriminer le travail sur des projets à toutes échelles, allant de la scénographie pure et du projet de design et d’architecture à la collaboration avec d’autres équipes lorsqu’il s’agit, par exemple, de s’attaquer au concours actuel pour réaliser le Schéma Directeur Culturel du Centre Pompidou. Les clés de l’aventure transdisciplinaire menée par Christopher se trouvent peut-être ici : trouver son équipe, s’entourer de personnes qui ne s’inquiètent pas outre mesure des frontières étanches entre spécialisations, puis travailler fort, mais sans trop se soucier de se tromper à l’occasion. L’épisode offre en ce sens de belles leçons pour quiconque veut s’attaquer aux problèmes actuels, par nature interdisciplinaires, du bien commun, mais qui cherche à le faire avec des étoiles dans les yeux.…
Dans cet épisode, Emile et Guillaume discutent avec Carole Lévesque, directrice de l’École de Design de l’UQAM et co-fondatrice du Bureau d’étude de pratiques indisciplinées (bé pi). Originaire de la ville de la fameuse rue principale des Colocs (Normandin), Carole a étudié en architecture et en design. Après une maîtrise pratique en architecture réalisée à Vancouver, elle s’installe à New York pour travailler pour l’agence Datum Zero. C’est le rythme effréné de la pratique, l’envie de prendre son temps, de réfléchir les choses avec et en dehors du projet qui la pousse à s’inscrire au doctorat en aménagement à l’Université de Montréal dans une démarche de recherche-création. Au terme de son doctorat, elle va enseigner à Beyrouth pour ensuite revenir à Montréal à l’École de Design. D’entrée de jeu, il est question de l’articulation entre la théorie et la pratique. De son point de vue, le projet architectural doit s’ancrer dans une conversation plus large, théorique, pour ensuite en élargir le cadre. La mise en forme du projet permet ainsi de mettre à l’épreuve des idées. Il est aussi question de l’architecture temporaire comme dispositif d’intervention et de réflexion sur la ville et de ces terrains vagues aux frontières des mers urbaines… Dans sa démarche, Carole utilise la marche pour observer et documenter la logique des espaces traversés, pour capter les façons d’habiter la ville. Photos, enregistrements, observations qui se traduisent ensuite en texte, en dessin, en propositions architecturales. Dans son travail sur les terrains vagues montréalais, Carole a ainsi parcouru plusieurs fois l’île de Montréal dans toute sa largeur. L’exposition intitulée « La précision du vague » a notamment permis de partager la riche documentation produite à partir de la visite de ces espaces ambigus : herbier, dessins, relevés photographiques, cartes typologiques. Pour Carole, le dessin et la marche sont des moyens d’interroger la notion d’échelle, l’expérience du proche et du loin, et de poser le terrain vague comme un objet dense, complexe, mais avec lequel on entretient un rapport ambigu. Au fond, l’épisode au complet porte sur la question de l’entre-deux : entre travail administratif et création, pratique architecturale et théorie, démarche inductive et déductive, texte et dessin, ou encore vague et précis s’ouvrent ainsi des territoires qui méritent amplement d’être naviguer. Petit babillard pour suivre le travail de Carole : Bureau d’étude pratiques indisciplinées, co-fondé avec Thomas-Bernard Kenniff : https://www.be-pi.ca/press Un ouvrage à paraître cet hiver, avec Thomas-Bernard Kenniff : in Drawing : time, dialogue, materiality and investigation En septembre prochain, aura lieu le Colloque international du 50e anniversaire de l’École de design de l’UQAM, MUTATIONS : Où va le design ? dont l’appel à communications est en cours : https://design.uqam.ca/nouvelles/mutations-ou-va-le-design-3/…
Dans cet épisode enregistré devant public à l’Espace ville autrement, Emile et Guillaume s’entretiennent avec Pierre Lapointe, auteur-compositeur-interprète, mais avant tout, artiste. Pierre s’intéresse au design, à l’art et à l’architecture depuis qu’il est enfant : la poésie d’un centre d’achat vide de banlieue, son premier contact avec des œuvres de design moderne, l’écho d’une salle d’exposition au Musée des Beaux-Arts, les maisons du secteur des ambassades à Ottawa sont autant d’expérience qui ont forgé son imaginaire. Pour lui, la relation aux espaces et aux objets est avant tout physique, viscérale. Certaines œuvres, certains objets de design exercent sur nous un pouvoir : celui de nous « nettoyer », de nous rééquilibrer. Le design et l’architecture nous ramènent d’ailleurs à un médium plus familier dans l’œuvre de l’artiste : pour Pierre, il n’y a pas de réelle distinction entre les objets d’art et la musique. En témoigne son parcours qui l’a mené des arts plastiques aux arts de la scène puis à la musique, pour percoler depuis dans d’autres médiums comme la scénographie et la mise en scène. Le travail artistique, à ses yeux, est avant tout un travail sensible, mais abstrait. Il s’agit de trouver des agencements, des équilibres, des vibrations. En bref, c’est chercher ce qui résonne. Dans un épisode qui n’a « rien de sexuel », on ne le répétera pas assez, on passera ainsi du cœur à la tête et au corps pour découvrir autrement un artiste qui s’est souvent servi de l’art pour s’extraire des contextes dans lesquels il se sentait trop à l’étroit. Un voyage entre la musique, l’art plastique, l’acoustique des espaces urbains, les objets de design et les espaces de la vie quotidienne qui a tout d’une leçon sur notre expérience sensorielle de l’urbain, et rappelle aussi le projet d’une topo-analyse proposée par Gaston Bachelard dans La poétique de l’espace. En prime, deux, trois primeurs qui rendraient jalouse l’équipe du Écho-Vedette……
Pour ce premier événement public de Cadre Bâti, Guillaume et Emile ont le plaisir de recevoir le maire de Laval, Stéphane Boyer, à l’espace ville autrement. Élu en novembre 2021, Stéphane fait partie de cette nouvelle vague de maires et mairesses qui voient dans le palier municipal un potentiel transformateur. Lavallois “born and raised”, Stéphane cumule très jeune des expériences de travail humanitaire à l’étranger avant de revenir chez lui, convaincu désormais qu’il vaut mieux commencer par s’impliquer chez soi pour changer le monde. Il découvre alors, déçu, la politique municipale sous Gilles Vaillancourt, un peu avant la Commission Charbonneau. Dans la foulée, il se présentera comme conseiller de ville pour un parti d’opposition. C’est à cette époque qu’il amorce la rédaction de son deuxième livre, Des quartiers sans voitures (Éditions Somme Toute, 2022). Le court essai est pour lui un outil pour amorcer une discussion et pour faire rêver. L’idée d’imaginer des quartiers complètement dépourvus de voitures est une proposition qui peut apparaître radicale dans le contexte nord-américain, et particulièrement celui de Laval ! Mais sa proposition, loin d’être dogmatique, est surtout défendue avec des arguments terre-à-terre : faire l’économie de la voiture, c’est s’épargner d’immenses dépenses en infrastructure, en plus d’offrir une expérience différente de la ville. De la ville rêvée à la ville réelle, la discussion est aussi l’occasion d’échanger sur la complexité du Laval d’aujourd’hui : des quelques traces d’enclaves villageoises à des power malls voués à se réinventer, des bungalows à sa nouvelle centralité émergente, Laval n’a effectivement plus grand-chose à voir avec l’image de la banlieue-dortoir qui lui colle pourtant à la peau. Elle est le lieu de nouvelles dynamiques décidément urbaines : un lieu pour vivre, mais aussi, et de manière de plus en plus marquée, un lieu pour travailler, pour se divertir, pour sortir. Un pôle métropolitain, en somme. “Laval, urbaine de nature” ? Un slogan qui se traduit en intentions, avec les nouvelles politiques de protection des terres agricoles et du territoire forestier, et ce, même si ces mesures essentielles entrent parfois en tension avec la croissance actuelle de la municipalité. Est-ce là, la “nouvelle saveur de Laval” ? C’est à découvrir dans cet épisode qui déboulonne quelques mythes sur cette ville parfois mal aimée, en plus — qui sait ? — de participer à la construction de quelques nouveaux mythes !…
Qu’est-ce que le placemaking au juste ? Ce néologisme toujours mal traduit — vous allez entendre nos laborieux efforts de traduction lors de cet épisode ! — a le vent dans les voiles en aménagement depuis une dizaine d’années. Le terme tente en somme de définir un type d’initiative agile visant à activer des espaces publics sous-utilisés ou abandonnés avec des aménagements temporaires et une programmation culturelle. On en parle ici avec deux jeunes vétérans en placemaking. Jérôme Barth œuvre à l’animation de Bryant Park à Manhattan depuis la fin des années 1990 et a aussi participé à la création du High Line. Jérôme Glad, lui, est cofondateur de La Pépinière | Espaces collectifs en 2014. Depuis peu, ils ont cofondé Belleville Placemaking, une boîte de conseil qui a comme objectif d’accompagner des communautés et des municipalités cherchant à valoriser des espaces publics. Après avoir connu une période d’effervescence à Montréal au milieu de la dernière décennie, le placemaking est à la croisée des chemins. La multiplication des espaces thématiques et des organismes pratiquant cette approche mène quelque peu à une saturation, faisant apparaître des failles dans cette approche devenue formule. Palettes, dessins au sol et ampoules suspendues ont en effet fini par constituer les artéfacts d’une esthétique signalant à elle seule le désir d’appropriation d’un espace. Les motivations de certains acteurs derrière ces initiatives ont aussi fini par faire sourciller, quand il s’agit par exemple d’une entreprise qui crée placettes et buvettes pour attirer une jeune clientèle et gonfler son capital social. Il y a enfin cette ferveur à animer tout espace urbain qu’on a fini par critiquer. A-t-on besoin de tout activer, et pour qui ? Ne vaudrait-il pas mieux garder certains espaces en jachère ? Mais le placemaking a plus à offrir selon les Jérôme, et gagnera peut-être à sortir de cette phase d’effervescence pour s’incarner différemment dans la fabrique de la ville, toujours à la marge des approches aménagistes plus classiques, mais en mesure d’opérer plus discrètement et agilement une adaptation des espaces publics aux besoins exprimés en temps réel par des populations locales. La discussion révèle d’ailleurs l’intérêt de repenser le placemaking comme une pratique au fond très ancienne : de l’animation des piazzas italiennes jusqu’aux expériences américaines suivant les travaux de William H. Whyte aux États-Unis depuis la fin des années 1970, il y a une trame de fond qui unit le placemaking depuis longtemps, soit l’envie de faire ville à partir et autour des espaces publics. Un « villéalisme » ? À vous de voir si l’idée peut survivre à cette conversation……
Cet épisode est le fruit d’un second séjour hivernal aux Jardins de Métis pour l’équipe de Cadre bâti. Ce lieu enchanteur est le théâtre d’une discussion animée entre Guillaume, Emile et Marie-Hélène Voyer, une auteure originaire des arrières terres du Bic et professeure de littérature au Cégep de Rimouski. Son essai L’habitude des ruines. Le sacre de l’oubli et de la laideur au Québec (Lux, 2021) lui a valu le prix Jovette Bernier, en plus d’être finaliste au Prix des libraires du Québec (collection essais) et aux prix Victor-Barbeau remis par l’Académie des lettres du Québec. Le point départ de la discussion est le même que celui de son essai, à savoir le désarroi ressenti vis-à-vis notre manière de laisser partir des pans entiers « de ce qui est le décor de nos vies », notre patrimoine. Marie-Hélène y s’interroge sur cette habitude consistant à mettre les choses par terre, à repartir perpétuellement à neuf plutôt que de faire avec l’existant. Il est question du rôle des littéraires dans la mise en valeur du patrimoine, du besoin collectif de se faire raconter les lieux pour se les approprier et les préserver. On revient alors sur la trajectoire de Marie-Hélène et sur son rapport ambivalent à l’espace. Sa sensibilité pour ces questions remonte à l’enfance, où l’incendie de la ferme d’un voisin lui fait réaliser l’impermanence des choses. Dans son essai comme dans sa poésie, Marie-Hélène pose un regard affectueux sur les lieux du quotidien et sur ce patrimoine ordinaire que constituent la grange, le pont couvert ou la cabane à sucre. Elle s’interroge en ce sens sur notre rapport complexe à la restauration. Comment faire valoir l’histoire des lieux sans trop l’aplanir ? Comment trouver un équilibre entre laisser-aller et intervention ? Comment expliquer, par ailleurs, ce déficit d’image de nous-mêmes qui nous conduit à piger dans qui se fait ailleurs pour nommer le neuf ? Du spa forcément « scandinave » à l’imaginaire des nouveaux quartiers et des ensembles résidentiels qui carburent aux références exotiques — lire Exötik —, quelque chose s’accule en creux de ces absences patrimoniales et il demeure difficile d’imaginer qu’on y attachera un jour une mémoire. Ou peut-être que si, la mémoire patrimoniale étant plastique et prône à l’oubli… Cet épisode tout en récits et en images a pour toile de fond le Bas-Saint-Laurent — des arrières terres du Bic au centre-ville de Rimouski —, c’est une invitation à réfléchir à notre rapport au patrimoine, à l’histoire et à notre identité — avec un clin d’œil aux questions de sincérité et d’authenticité (discussion avec Dominic Lapointe dans l’épisode 8 — La carte postale et le territoire). L’habitude des ruines (2021) publié chez Lux Mouron des champs (2022) publié chez La peuplade Expo Habitat (2018) publié chez La peuplade…
Dans cet épisode atypique, Guillaume et Maude ont le plaisir de discuter en direct de la Classe Esprit Critique organisée par le réseau Villes Régions Monde en 2022. Au centre de la conversation, on retrouve Laurent Devisme, professeur à l’ENSA-Nantes (et, en outre, directeur de thèse de Maude !), l’un des deux instigateurs, avec Gérard Beaudet, de cette « classe » qui se veut un équivalent francophone de la « masterclass » bien connu dans le monde anglo-saxon. Cette classe critique, pilotée par Laurent et Gérard, a réuni une dizaine de personnes étudiantes au doctorat ou à la maîtrise, afin de réfléchir à la déréalisation urbaine et aux projets qui ne se font pas. Si la discussion se fait principalement avec Laurent, on note les contributions pertinentes de Gérard Beaudet, Camille Kouéyou et Lucile Garnier. On plonge d’abord au cœur de cette classe critique en train de se faire et de son thème : cette capacité — ou cette difficulté — à faire projet dans le monde d’aujourd’hui. Plusieurs grands projets, on le sait, sont contestés, déroutés. Que nous enseignent ces épreuves, échecs, bifurcations ou abandons de grands projets ? S’il existe une certaine nostalgie vis-à-vis de ces grands projets caractéristiques des trente glorieuses, notamment au regard des difficultés actuelles de « faire projet », il faut garder à l’esprit que ceux-ci existent toujours ! En effet, suffit de jeter un œil sur les mégaprojets de Dubaï pour en être convaincu. Plus près de nous, on remarque aussi que cela prend beaucoup de résistance ou d’inertie pour mettre fin ou faire bifurquer certains projets — pensons à l’abandon d’EuropaCity en France, ou à la remise en cause du projet de REM de l’Est à Montréal. Au-delà de la question des déréalisations, il est aussi question de la part d’expérimentation tolérée en urbanisme et de la manière dont la labélisation et l’utilisation de « buzzwords » transforment les politiques publiques urbaines et les projets. Ce sont là différents sujets (parmi d’autres !) qui intéressent Laurent — il se définit lui-même comme un chercheur et un intellectuel éparpillé. Éclaireur de l’action publique en train de se faire, Laurent souhaite observer et décrire les différentes étapes et moments de réalisation et de déréalisation des projets urbains — dans une démarche avant tout ethnographique. Qu’est-ce qui se cache derrière « la ville du quart d’heure », « la coulée verte » ou encore la « vibrant city » ? Comment ces mots sont-ils utilisés et définis par les acteurs de la fabrique urbaine et qu’est-ce que cela produit concrètement ? De son point de vue, il faut prendre au sérieux les acteurs qui utilisent ces appellations, questionner ce qui est produit en leur nom, et par la bande, introduire un peu de perplexité en face du jargon urbanistique. Un épisode à écouter pour aiguiser notre regard sur les échecs de la planification et de l’aménagement, et peut-être voir d’un autre œil les critiques, résistances, et débat qui entourent les grands projets. Pour « geeker » aussi sur les particularités des études urbaines en France et au Québec, ainsi que sur la distinction entre les théories de la planification et de l’urbanisme. C’est aussi, enfin, un moment de réflexivité sur le rôle du chercheur, de la chercheuse dans la cité qui se définit quelque part entre, mais aussi tout à la fois, expert·e, intellectuel·le et militant·e.…
Dans cet épisode, Guillaume et Emile discutent avec Talia Dorsey, architecte et maintenant Cheffe de la planification et du développement pour le centre PHI qui clôturait en 2022 un concours international d’architecture pour la conception de PHI Contemporain, un nouvel espace d’exposition, de médiation et de recherche qui sera érigé sur un assemblage de quatre bâtiments historiques situés à l’intersection des rues Saint-Paul et Bonsecours dans le Vieux-Montréal. Il est question dans la première partie de l’épisode de l’étonnante trajectoire de Talia : Montréal, Boston, Londres, Rotterdam, Lagos, Saint-Pétersbourg, New York et Belgrade, notamment, y figurent comme étapes. Une trajectoire intellectuelle et professionnelle composée de rencontres heureuses, et marquée de fils rouges, dans laquelle Talia s’est construite comme « architecte avec un grand A ». À cet égard, Talia propose un élargissement du rôle de l’architecte. Plutôt que de se limiter à l’objet architectural, elle suggère de changer l’échelle de réflexion — spatiale et temporelle — afin d’acquérir une sensibilité aux lieux et à l’histoire dans lesquels ceux-ci s’inscrivent. L’architecte peut alors être un vecteur pour la création de dialogues avec le territoire, pour faire émerger différentes opportunités et potentiels. Il y a des architectes de terrain ; Talia est une architecte des terrains. Cette vision, Talia l’a portée au sein de différents véhicules : alors qu’elle travaillait pour l’agence OMA auprès de Rem Koolhaas, quand elle enseignait à l’Université de Montréal, au sein de sa propre firme de développement stratégique, comme consultante et maintenant à titre responsable de la planification au centre PHI. Cet épisode est aussi une invitation à réfléchir à la sérendipité et aux petites bifurcations qui font nos trajectoires et qui nous mènent là où l’on est rendus. Sans accidents, un parcours n’en est pas un, et l’architecture peut apprendre de toutes ces (ses) erreurs, petites ou grandes.…
L’automne dernier, l’équipe de Cadre bâti a fait une virée sur la 20 pour aller à la rencontre de Caroline Gagnon, professeure à l’École de Design de l’Université Laval.Guillaume et Maude ont pu constater la passion qui anime Caroline (en dépit de son mal de gorge audible) autour de questions de design tous azimuts : du coin de rue au mobilier dans les écoles, en passant par les pylônes d’Hydro-Québec. Il est d’abord question de son parcours atypique qui la mène au design de mode, à la comptabilité, jusqu’à réaliser une thèse de doctorat sur l’évaluation esthétique des pylônes électriques. Le design est une approche assez large qui vise la transformation — de l’espace, d’objets, de systèmes. Il permet d’intervenir à toutes les échelles, de l’objet au territoire. Proche des domaines de l’art, il requiert une part de créativité, mais aussi une compréhension de la matérialité et de la façon dont les choses sont faites, de même qu’une compréhension des comportements humains, une dialectique qui n’est pas étrangère à la triade vitruvienne à la racine même de l’architecture. Pour Caroline, le design n’est pas qu’une proposition clé en main ni une recherche de la forme magique ou de « l’effet wow ». Un bon design est une question de dosage et requiert une réelle compréhension du contexte dans lequel il s’inscrit. En bref, faire du design, c’est trouver des solutions simples à des problèmes complexes. La conversation chemine peu à peu vers une réflexion sur l’utilité sociale du design et sa démocratisation. Ainsi, par le biais du design, il serait à la fois possible d’améliorer les conditions de vie des gens, la durabilité des produits et les expériences esthétiques de l’espace. C’est ce que Caroline souhaite faire à travers ses différents projets de recherche : comment faire pour intégrer les préoccupations sociales dans les grands projets d’infrastructure ? Comment s’assurer que le mobilier des écoles soit au service de la fonction ? Des questions éminemment complexes qui exigeront, à leur tour, des réponses créatives, réalistes et pratiques.…
Dans cet épisode, Emile et Guillaume reçoivent Antonin Margier, géographe, maître de conférences en géographie sociale à l’Université Rennes 2 et, surtout (!), ancien camarade de classe de Guillaume au doctorat en études urbaines. De passage à Montréal pour participer à un colloque sur l’itinérance et la ville, Antonin nous parle de sa trajectoire entre sa campagne natale et la grande ville, puis entre Montréal, Rennes, et finalement Portland où il mène un projet de recherche. Passant des aspects biographiques à ses intérêts de recherche, Antonin suggère ici une définition de l’espace public qui se base non pas sur ses aspects légaux, mais sur les usages que nous en faisons, soulignant par le fait même la porosité entre les espaces dits « publics » ou « privés ». De fait, l’espace public dans les quartiers denses a souvent cette particularité de constituer une forme d’extension du chez-soi. Toutefois, cette appropriation est vécue de manière contrastée par différentes catégories de population, ce qui mène à des tensions, contestations et revendications. S’ouvre ainsi la question du droit à la ville pour les populations marginalisées, et en particulier pour les sans-abris. Quelle cohabitation est possible entre populations riveraines et populations en situation d’itinérance ? Et plus largement, quelle place reste-t-il pour les personnes marginalisées dans la ville ? Ces questions d’ordre théorique sont discutées à l’aide de cas concrets étudiés par Antonin, soit celui d’espaces publics à Paris et à Montréal, comme le square Cabot, et plus récemment celui de Portland, Oregon, une ville qui a adopté récemment une approche novatrice pour s’attaquer à la crise du logement et à son important problème de sans-abrisme. S’éloignant d’une stratégie de répression, l’administration municipale portlandaise tente par plusieurs moyens d’intégrer la population itinérante au processus décisionnel et offre même, depuis peu, des mini-maisons comme solution palliative à la crise. De la théorie à l’analyse de terrain, cette discussion nous initie à une manière de penser l’urbain à partir du sans-abrisme qui en révèle une image tout autre, un point de vue qu’on tend malheureusement à occulter dans la fabrique de la ville.…
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