Player FM - Internet Radio Done Right
12 subscribers
Checked 12h ago
تمت الإضافة منذ قبل four أعوام
المحتوى المقدم من France Médias Monde. يتم تحميل جميع محتويات البودكاست بما في ذلك الحلقات والرسومات وأوصاف البودكاست وتقديمها مباشرة بواسطة France Médias Monde أو شريك منصة البودكاست الخاص بهم. إذا كنت تعتقد أن شخصًا ما يستخدم عملك المحمي بحقوق الطبع والنشر دون إذنك، فيمكنك اتباع العملية الموضحة هنا https://ar.player.fm/legal.
Player FM - تطبيق بودكاست
انتقل إلى وضع عدم الاتصال باستخدام تطبيق Player FM !
انتقل إلى وضع عدم الاتصال باستخدام تطبيق Player FM !
Reportage international
وسم كل الحلقات كغير/(كـ)مشغلة
Manage series 3250144
المحتوى المقدم من France Médias Monde. يتم تحميل جميع محتويات البودكاست بما في ذلك الحلقات والرسومات وأوصاف البودكاست وتقديمها مباشرة بواسطة France Médias Monde أو شريك منصة البودكاست الخاص بهم. إذا كنت تعتقد أن شخصًا ما يستخدم عملك المحمي بحقوق الطبع والنشر دون إذنك، فيمكنك اتباع العملية الموضحة هنا https://ar.player.fm/legal.
Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.
153 حلقات
وسم كل الحلقات كغير/(كـ)مشغلة
Manage series 3250144
المحتوى المقدم من France Médias Monde. يتم تحميل جميع محتويات البودكاست بما في ذلك الحلقات والرسومات وأوصاف البودكاست وتقديمها مباشرة بواسطة France Médias Monde أو شريك منصة البودكاست الخاص بهم. إذا كنت تعتقد أن شخصًا ما يستخدم عملك المحمي بحقوق الطبع والنشر دون إذنك، فيمكنك اتباع العملية الموضحة هنا https://ar.player.fm/legal.
Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.
153 حلقات
كل الحلقات
×R
Reportage international

1 En Grèce, l’activisme pro-palestinien gagne en visibilité 2:18
2:18
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:18
En Grèce, depuis fin juillet, les manifestations pro-palestiniennes à l’arrivée d’un bateau de croisière israélien se sont multipliés dans les ports du pays. De quoi contrarier les autorités helléniques qui ont tissé ces dernières années des liens plus étroits avec Israël en matière de défense, de sécurité et d'énergie. Sans oublier que la Grèce est aussi très dépendante du tourisme, un pilier de son économie. De notre correspondant à Athènes, Au sommet de l’Église orthodoxe, l’horloge indique sept heures du matin. En contrebas, deux camions de police bloquent l’accès au quai E12 du Pirée. C’est ici, dans le port d’Athènes, que doit débarquer au petit jour un bateau de croisière venu d’Haïfa, en Israël , le Crown Iris. Devant les forces de l’ordre, une nuée de drapeaux palestiniens, comme celui que tient à la main Thanasis Diathisnis : « Nous n’avons rien contre les Israéliens qui aiment la Grèce et le tourisme, en revanche, nous ne voulons pas de ceux qui tuent des enfants. Si vous avez vu des images, des images d’enfants qui ont faim, elles nous rappellent d’autres époques que l’Europe a connues. Nulle part dans le monde, nous ne voulons revivre cela. » En ce matin du cœur de l’été, les manifestants sont plusieurs centaines. Parmi eux, cheveux poivre et sel, Sophia indique un simple prénom. Aux côtés d’autres militants du parti de gauche Nea Aristera, elle tient une banderole appelant à la fin du conflit à Gaza : « Ce bateau est indésirable en Grèce , indésirable au Pirée. Nous manifestons notre opposition à ce qu’il accoste ici et à ce que débarquent des touristes entre guillemets qui viennent d’un pays en train de commettre un génocide. Moi, je crois que la multiplication de petites actions comme celle d’aujourd’hui peuvent contribuer à changer les choses. » « Que cesse d’abord le massacre en Palestine ! » À ses côtés, celui qui se présente comme Stratos, renchérit, en reprenant certains des clichés associés au tourisme en Grèce : « Que les touristes viennent voir l’Acropole et manger de la moussaka, ok, mais que cesse d’abord le massacre en Palestine ! » Fin juillet, à Syros, lors de la première manifestation du genre à l’arrivée de ce bateau de croisière israélien, les passagers n’ont finalement pas débarqué sur l’île. Dans la foulée, le ministre grec de la Protection des citoyens, Michalis Chrisochoidis a rappelé sur une chaîne de télévision privée que plus de 500 rassemblements ont eu lieu légalement à Athènes depuis fin 2023, mais qu’empêcher des touristes étrangers de visiter la Grèce n’était pas tolérable : « Quiconque, dorénavant, tente d’empêcher un citoyen d’un pays tiers d’entrer et de visiter légalement notre pays, sera arrêté et poursuivi pénalement au nom de la loi contre le racisme. » Politiquement, par le passé, Athènes avait coutume d’adopter une ligne plutôt pro-arabe. Une ligne qui a évolué en raison du rapprochement avec Israël depuis quelques années, dont le but est notamment de contrebalancer, en Méditerranée orientale, l'influence du voisin turc. À lire aussi Grèce: vifs échanges entre le maire d'Athènes et l'ambassadeur d'Israël sur des graffitis «antisémites»…
R
Reportage international

1 Fermiers et bergers syriens en première ligne face aux incursions israéliennes 2:34
2:34
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:34
En Syrie, les incursions israéliennes continuent près du plateau démilitarisé du Golan, où les troupes de Tsahal se sont déployées au lendemain de la chute du régime de Bachar el-Assad. Depuis, l'État hébreu cherche à étendre ses forces en Syrie. L'objectif officiel : démilitariser la zone et désarmer les populations locales, accusées d'être liées au Hezbollah ou au Hamas. Sur place, les agriculteurs et bergers syriens sont les premiers impactés. Arrestations arbitraires, dépossession des terres et monopolisation des principales ressources en eau. Conséquence : la production agricole baisse dans cette région, aussi surnommée le « grenier de la Syrie ». Avec, à terme, le risque de mettre en danger la sécurité alimentaire du pays. Reportage de notre correspondante en Syrie. À lire aussi Comment Israël élargit sa zone occupée depuis le 7-Octobre et grignote du territoire syrien À lire aussi Israël poursuit ses incursions dans les régions frontalières syriennes…
R
Reportage international

1 «Dans mon Chinatown»: bienvenue à Barrio Chino, à Lima, au Pérou 3:19
3:19
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب3:19
« Dans mon Chinatown », c’est le nom de notre série d’été sur RFI. On vous emmène explorer les quartiers chinois des grandes villes du monde. C'est à Lima, au Pérou, que se trouve la plus grande communauté chinoise du continent sud-américain. Là-bas, impossible de passer à côté de l’influence culturelle, gastronomique et même économique des immigrés chinois, arrivés dès le milieu du XIXe siècle aux pays des Incas. Passez la grande porte rouge traditionnelle, gardée par deux lions en pierre... Et bienvenue au Barrio Chino. À lire aussi Dans mon Chinatown: Bangkok, une ville pleine d'authenticité et de créativité…
R
Reportage international

1 Dans mon Chinatown: Bangkok, une ville pleine d'authenticité et de créativité 3:33
3:33
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب3:33
« Dans mon Chinatown », c’est une série d’été de RFI qui vous emmène dans les quartiers chinois des grandes villes du monde sur tous les continents. Aujourd’hui, direction le Chinatown de Bangkok où les vieilles échoppes familiales, ateliers de métaux, bijouteries, témoignent encore du passage de générations de migrants chinois. Le quartier conserve son charme vivant, mais accueille aussi de nouvelles adresses branchées qui attirent, et donc se gentrifie. Au grand dam de certains vieux commerces qui peinent à s’adapter. À lire aussi Dans mon Chinatown: Lagos, une ville d'opportunités pour les ressortissants chinois À lire aussi Royaume-Uni: à Londres, «Chinatown aujourd’hui, c’est plutôt Asiatown»…
R
Reportage international

1 Les attaques de colons, quotidien des Palestiniens de Cisjordanie occupée 2:25
2:25
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:25
Alors qu’Israël poursuit le massacre à Gaza depuis le 7-Octobre 2023, la situation continue de se détériorer pour les Palestiniens en Cisjordanie occupée, territoire palestinien occupé et colonisé par Israël en violation du droit International. On observe notamment une augmentation des attaques menées par certains colons israéliens violents. Dégradations de biens appartenant à des Palestiniens, harcèlement et impunité. Reportage de notre envoyé spécial dans le village de Turmus Aya. De notre envoyé spécial à Turmus Aya, Le 4×4 de Wadi Al Kam rebondit sur la piste caillouteuse qui serpente entre les champs d’oliviers. Paysage escarpé, autour du village palestinien de Turmus Aya. Nous voici arrivés devant la maison que l’ingénieur à la retraite a fait construire au milieu des terres de sa famille. La grille métallique que Wadi nous ouvre n’a pas suffi à protéger le bâtiment, des traces d’effraction sont bien visibles. À l’intérieur, une épaisse couche de suie recouvre le sol, les murs, le plafond, tout le mobilier : « Tout est brûlé » déplore Wadi Al Kam. Les incendiaires ont signé sur le mur extérieur de la maison, en lettres de peinture rouge, le mot hébreu « Nekama », (« Vengeance ») et la formule « Prix à payer » que l’on retrouve si souvent lors de ces attaques sur des biens appartenant à des villageois palestiniens. Sur la colline d’en face, la colonie israélienne de Shilo. Et à l’écart, on distingue aussi des tentes à flanc de collines. Wadi Al Kam les désigne du doigt : « Ils ne sont qu’à un kilomètre et demi, deux kilomètres », nous explique le villageois palestinien. « Ils », ce sont de très jeunes colons radicaux, ceux que l’on appelle les « jeunes des collines » à l’origine du harcèlement, du vandalisme et des agressions physiques contre des Palestiniens de Cisjordanie. Comme ici à Turmus Aya où des habitants du village sont nombreux à avoir filmé des vidéos comme celle-ci où l’on voit ces jeunes colons israéliens provoquer les villageois en clamant que tout appartient aux Israéliens ici. « V ous êtes censés nous protéger » Des images qui documentent des agressions et des dégradations quotidiennes en toute impunité. « Les soldats et les policiers israéliens sont venus ici », raconte Wadi Al Kam qui nous a montré sa maison incendiée. « Et je leur ai dit : " C ’est vous les occupants, n’est-ce pas ? vous êtes censés nous protéger, p ourquoi vous ne le faites pas ? Ils nous ont attaqué tant de fois, vous êtes venus et vous les avez vus ! " Les policiers israéliens savent très bien qui fait cela, mais ils ne font rien, ils les protègent. » Les attaques sont plus fréquentes depuis octobre 2023, elles ont coûté la vie à des Palestiniens, ici et dans toute la Cisjordanie, lors d’accrochages qui ont parfois aussi impliqué l’armée israélienne.« Et une vie perdue, on ne peut pas la réparer comme une maison incendiée ou la replanter comme un olivier arracher » se désole Wadi Al Kam. En 2024, l’Union européenne, les États-Unis et d’autres pays ont imposé des sanctions visant des colons israéliens radicaux. Les mesures américaines ont été levées par l’administration Trump au début de cette année. À lire aussi Comment Israël élargit sa zone occupée depuis le 7-Octobre et grignote du territoire syrien…
R
Reportage international

1 Royaume-Uni: à Londres, «Chinatown aujourd’hui, c’est plutôt Asiatown» 2:56
2:56
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:56
Dans mon Chinatown , c’est le nom de notre série d’été. On vous emmène explorer les quartiers chinois des grandes villes du monde. Aujourd'hui, direction Londres, au Royaume-Uni, dont le Chinatown est l’un des quartiers touristiques incontournables pour qui veut découvrir la capitale britannique. Située dans l’hypercentre de la capitale, on y trouve des restaurants réputés. Comme une vitrine pour la culture chinoise et panasiatique. Mais la présence chinoise à Londres cache une face plus sombre, moins instagrammable. De notre correspondante à Londres, On se trouve ici au cœur de Londres . À deux pas du West End, le quartier des théâtres. Les noms de rue sont écrits en anglais et en chinois. Des lampions surplombent les allées, une immense arche bleue et dorée marque l’entrée de Chinatown, un quartier gourmand, où cette restauratrice est installée depuis 20 ans : « Bonjour, je m’appelle Ellen Chew, j’ai fondé les restaurants Chew. Chinatown, c’est un endroit vraiment important pour moi. Je viens ici quand mon pays me manque. Je viens ici pour la gastronomie, mais cela va au-delà de ça : Chinatown, c’est une communauté d’amis. On vient ici pour manger, mais surtout pour être entre amis. » Son secret : un fabricant traditionnel de nouilles dans une ruelle dérobée. La Singapourienne l’assure : sous des façades bling-bling, Chinatown reste très authentique. Bien que mal nommée. « Quand je suis arrivée il y a 20 ans, on trouvait surtout du canard laqué, des Dim Sums, quelques Japonais, mais surtout de la cuisine cantonaise. Aujourd’hui, ça a changé. On trouve des restaurants malaisiens, singapouriens, vietnamiens, thaïs. Chinatown aujourd’hui, c’est plutôt Asiatown. » Beaucoup plus à l’est, l’ancien quartier des Docks. C’est le Chinatown originel où se sont installé les premiers immigrants chinois, des marins, au 19ᵉ siècle, un quartier rasé pendant la Seconde Guerre mondiale . À deux pas d’ici, la Chine souhaite construire une nouvelle ambassade, juste en face du mythique Tower Bridge. Et ça, ça inquiète fortement la diaspora chinoise et hongkongaise « Non à la répression transnationale chinoise. Non à la méga-ambassade ! Le Parti communiste chinois va s’en servir pour nous espionner, nous les Hongkongais, et les autres. Et c’est dangereux pour la sécurité nationale britannique ! » C’est aussi ici qu’on rencontre Carmen Lau, une activiste hongkongaise qui possède le statut de « citoyenne britannique d’Outre-mer ». Élue locale pro-démocratie, elle a dû fuir Hong-Kong en 2021. Mais continue de subir la répression chinoise. « Le régime chinois et le gouvernement hongkongais ont placé une prime sur ma tête et sur celles d’autres activistes, mes voisins au Royaume-Uni ont reçu des lettres pour les inviter à me livrer à l’ambassade chinoise. Je trouve que le gouvernement britannique n’en fait pas assez pour lutter contre cette forme de répression. » Ces dernières années, 150 000 Hongkongais ont demandé l’asile au Royaume-Uni. Pour Carmen Lau, même à 10 000 km de chez elle, cette diaspora a un rôle à jouer pour l’avenir de Hong Kong . « Nous essayons de recréer notre société civile, nos mouvements de défense des droits humains. Et puis, en tant que Britannique d’Outre-mer, nous avons le droit de vote ici. À nous d’activer ce pouvoir au nom de nos droits. » Si le projet est validé, l’ambassade compterait parmi les plus grandes d’Europe – une sorte de Chinatown de verre et de béton, bien loin des lampions et des canards laqués du West End. À lire aussi Dans mon Chinatown: Lagos, une ville d'opportunités pour les ressortissants chinois…
R
Reportage international

1 «Ils veulent nous faire disparaître»: les familles expulsées des camps en Cisjordanie occupée témoignent 2:39
2:39
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:39
Depuis plusieurs mois, les camps de réfugiés en Cisjordanie occupée sont devenus le théâtre d'opérations militaires israéliennes d'une intensité inédite. À Tulkarem, l’un des camps les plus anciens, les bulldozers ont tout emporté : les maisons, les souvenirs, les vies ancrées dans la terre. Les familles expulsées s'entassent désormais dans des salles de classe d'une école dans des conditions difficiles avec la crainte de ne plus retourner chez eux. De notre correspondante à Tulkarem, Il n'y a plus âme qui vive dans le camp de Tulkarem éventré par les bulldozers sous la surveillance des drones israéliens. Le bourdonnement des drones résonne jusqu’à cette école, installée en périphérie de la ville, qui accueille les réfugiés expulsés du camp. Moussa Abu Shanab, employé de la municipalité, est responsable des lieux : « C’est dur de se dire que tous les gens ici ont leurs maisons qui ont été détruites et dont les affaires sont restées là-bas ». Les 125 personnes, chassées du camp par l’armée, occupent l’école. Osman vit dans l’une des salles de classe : « Je suis ici avec ma femme et mes deux filles. Et nous attendons un enfant qui naîtra dans quelques semaines. » La température dépasse les 40 degrés. « Il fait une chaleur étouffante, les conditions sont très difficiles. Je rêve de changer d’air, d’un peu de calme ». Son épouse, Rowan, arrive en fin de grossesse : « Il y a 125 personnes pour quatre salles de bains mixtes. C’est très difficile, pas comme si nous étions à la maison, avec notre propre salle de bains, tranquilles dans notre maison. Nous sommes quatre dans cette pièce et, bientôt, nous serons cinq ». « Ils détruisent toutes les maisons » L’armée israélienne a récemment annoncé qu’elle occuperait les camps jusqu’à la fin de l’année. Le désespoir s’empare de la jeune femme : « Notre tour est déjà passé, ma maison a disparu. Que reste-t-il du camp ? Le camp est désormais isolé de tout. Nous pensions y retourner et planter une tente sur le tas de terre qui est à la place de notre maison. Cela fait six mois que nous sommes hors du camp, nous ne savons pas si nous y retournerons, si nous retournerons chez nous ». À l’étage supérieur de l’école, une famille de onze personnes s’entasse dans une pièce dont le sol est jonché de matelas. Hiba redoute, elle aussi, de ne jamais pouvoir retourner dans le camp : « Ils ne veulent plus rien qui soit lié aux camps ou aux réfugiés, ils veulent nous faire disparaître. Ce sont des menteurs, ils disent qu’ils ne détruisent que les maisons des résistants, mais ils détruisent toutes les maisons. » Après la disparition des camps du nord de la Cisjordanie, Hiba redoute que l’armée s’en prenne à tous les camps du territoire. Et avec eux, le droit au retour des Palestiniens sur leurs terres. À lire aussi Cisjordanie occupée: le camp de Tulkarem, cible de la violence de l'armée et des colons israéliens…
R
Reportage international

1 Espagne: les agriculteurs apportent leur aide pour contrôler les incendies 2:29
2:29
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:29
L'Espagne fait toujours face à une vague d'incendies qui touchent une bonne partie de son territoire, surtout au nord-ouest. Dans ces régions réputées pour leurs paysages verts et leurs villages, les habitants, notamment les agriculteurs, tentent de sauver les hameaux où les secours ne peuvent arriver. Depuis le début de la vague d'incendies incontrôlables qui frappe l' Espagne cet été, les petits villages de zones rurales du nord-ouest du pays sont particulièrement touchés. Entourés de végétations, à flanc de collines, certains habitants de hameaux défendent eux-mêmes leurs habitations comme à Montederramo, en Galice. Raquel Fernández, l'une d'elle, confie : « Tous les jours, de nouveaux feux apparaissent.. Les incendies sont tellement grands qu'ils finissent par se rejoindre, s'unir. Tout ça, c'est de la montagne, et il n'y a pas de moyens suffisants pour être partout ! Ceux qui nous sauvent, ici, ce sont les éleveurs de la zone avec leurs tracteurs et citernes . » Partout dans la région, les mêmes scènes se répètent : les agriculteurs tentent de sauver les maisons les plus isolées, qui sont souvent les leurs. À Guimarei, au sud d'Ourense, alors que les flammes s'approchent dangereusement, Martín Pérez remplit sa citerne : « Ma ferme a brûlé il y a deux jours, là-bas. Une ferme de veaux. Et là, j'essaie de sauver ma maison. Hier, on a sauvé la ferme de ma sœur, et ça fait des jours qu'on y est. C'est un enfer. C'est un putain d'enfer. Je suis abattu, absolument abattu. Mais il faut continuer à se battre, c'est comme ça . » À lire aussi Espagne: polémique entre le gouvernement et l'opposition sur la responsabilité des incendies À Mogainza, Eloi Fernández, éleveur, lutte contre les flammes depuis une semaine. Il se dit en colère contre les autorités qui ne laissent plus les agriculteurs nettoyer les forêts, ce qui, selon lui, aurait pu freiner la propagation des feux : « Ils interdisent tout ! Ils interdisent de faire des nouveaux chemins, du brûlage dirigé, de couper du bois pour se chauffer en hiver... Tout, tout est interdit ! Ils appellent ça ''réseau nature'', ''réseau nature'', mais qu'elle nature il nous reste ?! Comment il la protège ?! Ça n'a aucun sens, ils ne savent pas ce qu'ils font . » Il craint surtout pour le futur de ces hameaux qui souffrent déjà de dépeuplement : « Tout ça va finir par mourir ! Nous, dans les hameaux, on est foutus, ça va être abandonné [les hameaux]. On est plus que 3-4 jeunes déjà, et on ne prend que des coups durs... » Malgré les risques, tous continuent de lutter sans relâche contre ces feux, tandis que les autorités annoncent débloquer des aides pour les agriculteurs qui ont tout perdu. À lire aussi Espagne: une quinzaine d'incendies incontrôlables, le nord-ouest du pays ravagé…
R
Reportage international

1 Dans mon Chinatown: à New York, un quartier historique face à de nombreux défis 3:06
3:06
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب3:06
« Dans mon Chinatown », c'est le nom de notre série d'été sur RFI. On vous emmène explorer les quartiers chinois des grandes villes du monde. Aujourd'hui, direction le Chinatown de New York, l'un des plus vieux au monde. Situé dans le sud de Manhattan, il fait face de nos jours à de nombreux défis. Entre les aléas de la politique internationale des États-Unis et les projets de développement locaux, ses habitants tentent malgré tout de préserver leur communauté. Arriver à Chinatown le matin, c'est arriver dans un quartier qui se réveille en douceur. Dans une ville où tout va vite, ce quartier semble parfois suspendu dans le temps. « Là, on est devant le tout premier immeuble d'appartements de New York, vieux de plus de 200 ans. » Grace Young connaît Chinatown comme personne. Celle que les médias ont surnommée la « reine du wok », pour son expertise de la cuisine chinoise, nous a donné rendez-vous sur Mott Street, là où tout a commencé : « Les premiers à avoir vécu ici étaient les immigrés irlandais, puis les Italiens, et ensuite les juifs. Et ce n'est probablement qu'à la fin des années 1800 que les premiers Chinois sont arrivés. » À New York, Chinatown a toujours été l'une des destinations les plus prisées des touristes. Mais marcher dans les rues aujourd'hui révèle une autre histoire. « On tourne à gauche sur Canal Street. Au loin, vous voyez Lung Moon Bakery, qui a fermé durant la pandémie de Covid-19. Là, il y avait un marché et maintenant, c'est un horrible magasin de souvenirs ''I Love New York'', qui n'apporte absolument rien au quartier », raconte Grace Young. Durant la pandémie de Covid, l'économie de Chinatown a été durement touchée. Des dizaines de commerces ont fermé. Ceux qui existent encore font face à de nombreux défis. « Nous entrons dans Grand Tea Imports », indique Karen Liu. Ses parents ont ouvert ce magasin il y a plus de 20 ans. Elle ajoute : « Vous remarquerez que les étagères sont pleines à craquer. On a du thé, des théières, des tasses mais aussi de l'encens et des objets traditionnels qu'on importe de Chine . » À lire aussi Droits de douane: les États-Unis prolongent de 90 jours la détente avec la Chine Ces derniers mois, ils n'ont qu'une chose en tête : comment survivre aux taxes douanières imposées par les États-Unis ? Karen Liu confie : « Chinatown ne peut pas exister sans les importations chinoises. On est aussi un quartier populaire, donc on essaie de garder nos prix abordables. Donc, même 30% de droits de douane, cela pèse énormément sur nos marges qui sont déjà très très faibles. » En plus de la guerre commerciale, Chinatown doit faire face à la gentrification qui ne cesse de faire flamber les loyers. La famille d'Alice Choi-Barrick possède une société de distribution de fruits et légumes. Après 40 ans dans le quartier, ils ont dû abandonner leurs locaux. « La pandémie a évidemment tout changé. Quand les autres commerces qu'on fournit en produits ont fermé, on a perdu des clients. Et cela nous a mis dans une situation financière délicate. Nous n'avons pas eu le choix et nous avons déménagé dans un entrepôt dans le Queens », explique-t-elle. Comme Alice et sa famille, ils sont nombreux à s'installer dans les Chinatown du Queens ou de Brooklyn. Le Chinatown de Manhattan, lui, compte désormais moins de 30 000 habitants d'origine chinoise. Une réalité contre laquelle se bat Grace Young, qui espère préserver ces quartiers historiques : « Ces quartiers nous lient à notre passé. S'ils disparaissent, on perd une part de nous-mêmes. » À lire aussi Dans mon Chinatown: Lagos, une ville d'opportunités pour les ressortissants chinois…
R
Reportage international

1 «C'est très anxiogène»: à Washington, les habitants heurtés par le déploiement de la Garde nationale 2:30
2:30
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:30
Coup de projecteur aujourd'hui sur les États-Unis où Donald Trump a annoncé qu'il prenait le contrôle de la police et des opérations de maintien de la paix à Washington. Le président estime que la capitale est gangrenée par le crime et la violence. Il a ordonné le déploiement de la Garde nationale et la mobilisation d'agents fédéraux. Ce week-end du 16-17 août, des centaines de personnes ont manifesté devant la Maison Blanche pour dénoncer ces mesures qui ont mis la capitale sous tension. Dans le métro, autour des parcs ou des musées, les membres de la Garde nationale et leurs véhicules blindés sont désormais bien visibles à Washington DC. Le président leur a confié une mission : rendre les rues plus sûres. Mais pour la plupart des habitants, cette présence provoque plutôt l'effet inverse. « C'est très inhabituel de voir ça aux États-Unis … Je ne sais pas, je trouve ça un peu extrême », réagit une habitante. « C'est très anxiogène, c'est sûr, mais on va devoir s'y habituer pour le moment », ajoute une autre. Donald Trump assure qu'il veut ainsi lutter contre une explosion de la criminalité . Mais en réalité, les chiffres officiels montrent une tendance à l'opposé. Le taux de criminalité est le plus bas enregistré dans la ville ces 30 dernières années. Certains voient dans le plan du président une décision purement politique. « On a l'impression qu'il a mis Washington dans son viseur et décidé de faire souffrir ses ennemis », lâche un Washingtonien. Un autre habitant renchérit : « Il nous parle de loi et d'ordre et de crime, alors que c'est lui le criminel condamné qui a aussi provoqué une émeute et une attaque contre le Capitole. » À lire aussi États-Unis: Donald Trump place le maintien de l'ordre à Washington sous contrôle fédéral À terme, 800 membres de la Garde nationale devraient être déployés, en plus de dizaines d'agents fédéraux chargés d'intervenir comme le ferait la police. Un dispositif exceptionnel dont les habitants du quartier de Deanwood ont été les premiers témoins : « On a vu dix voitures arriver en trombe. Ils sont sortis, les armes à la main en hurlant : "Viens ici !". Les gens ont eu peur parce qu'avec les véhicules banalisés, on ne savait pas qui c'était. Effrayés, certains ont pris la fuite et l'un des agents a ouvert le feu. » Tyrese Stevenson décrit des scènes de panique. Sur les vidéos qu'il a filmées, on voit des dizaines d'agents masqués portant des gilets pare-balles avec les initiales de leurs agences : FBI, DEA, police des transports… Une démonstration de force inacceptable selon Anthony Lorenzo Green, un élu local qui affirme qu'ici, comme ailleurs, le crime est en baisse : « C'est un quartier où les gens ont l'habitude, l'été, de rester tard devant leur maisons, dans leur jardin, ou juste de se balader. Ils ne commettent pas de crimes, ils vivent, c'est tout. Donc voir arriver des patrouilles qui agissent comme ça, c'est inquiétant. » L'élu estime que les moyens dépensés devraient plutôt servir à financer des programmes pour jeunes, des programmes de lutte contre les violences policières ou des infrastructures. Il craint de voir les mesures sécuritaires de Donald Trump cibler plus durement les minorités et les communautés afro-américaines, comme à Deanwood. À lire aussi États-Unis: ces images ne montrent pas le déploiement de la Garde nationale à Washington…
R
Reportage international

1 Dans mon Chinatown: Lagos, une ville d'opportunités pour les ressortissants chinois 3:07
3:07
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب3:07
« Dans mon Chinatown », c'est le nom de notre série d'été sur RFI. On vous emmène explorer les quartiers chinois des grandes villes du monde. Aujourd'hui, direction Lagos au Nigeria où la présence de ressortissants chinois remonte à 1930. Plus de 40 000 Chinois y vivent aujourd'hui : employés des grandes entreprises publiques chinoises hyperactives dans les secteurs du pétrole, du gaz et de la construction, entrepreneurs privés qui exportent, voire fabriquent au Nigeria des produits manufacturiers... Quel est l'impact économique, social et culturel de cette présence chinoise ? De notre correspondant au Nigeria , Le téléphone collé à l'oreille, Eric Ni est un brin agacé. Autour de lui, les membres de la troupe de danse Huaxing s'activent pour placer les dernières chaises en plastique. Dans quelques instants, une opération caritative qu'Eric co-organise avec le consulat général de Chine démarre dans cette école, à l'extrême ouest de Lagos. Eric donne ses dernières instructions en pidgin nigérian : « Cette façon de parler, je l'ai apprise en vivant ici avec mes amis nigérians. Oui, moi, je vis et je côtoie les gens d'ici. Le Nigeria , c'est ma seconde patrie. Cela fait vingt-trois ans que je suis ici. Et je suis venu pour faire des affaires. Je suis dans le secteur de la chaussure. On a désormais ouvert une usine de fabrication de chaussures. Mais vous savez, l'économie en ce moment n'est pas bonne. Mais on continue d'y croire. » Comme Eric Ni, un peu plus de 40 000 Chinois seraient enregistrés auprès de leurs autorités consulaires. Investisseurs, ingénieurs, techniciens, commerciaux, ou bien manœuvres... Les profils des Chinois de Lagos sont très diversifiés. Et surtout, la majorité d'entre eux ne se concentre pas dans une zone particulière de la mégapole. Adetoro Bnawo, directeur de l'unité langue chinoise au département linguistique de l'université de Lagos, explique : « La plupart des Chinois qui s'installent dans les quartiers de Lagos essaient, d'une manière ou d'une autre, d'avoir un impact sur les écoles publiques. Ils vont voir les rois locaux. Ils leur rendent hommage. Certains membres de leur communauté de Festac vont jusqu'à se rendre dans les hôpitaux. Et ainsi, ils proposent la technologie chinoise afin d'aider certains patients, par exemple ceux qui souffrent de cataracte. » Loi Eng Koon dirige une imprimerie. En juin 1990, cette ancienne distributrice de produits électroniques quitte Singapour pour fabriquer des CD et DVD à Lagos. Et même si cette mégapole est considérée comme l'une des pires du monde en termes de confort de vie, Loi s'y sent à l'aise : « Il se peut que de nombreux médias parlent des aspects négatifs de Lagos. Voir, c'est croire. Si vous respectez la personne en face de vous, vous serez respecté. » Avant de s'enraciner à Lagos, Loi Eng Koon a tenté de faire des affaires dans au moins 35 pays africains, sans succès. En 2014, elle revend ses parts dans son entreprise originelle de Singapour. Loi se lance alors dans l'imprimerie, notamment numérique. Et aujourd'hui, de son bureau, cette femme d'affaires chinoise pilote elle-même son équipe de 25 salariés à 100% nigérians : « Même lorsque je voyage, je surveille leur travail à chaque seconde. Et parfois, ils sont très négligents. Ils commettent des erreurs qui m'obligent à les punir en leur retirant une partie de leur salaire. Lorsqu'ils font du bon travail, ils sont récompensés. » Et malgré une balance commerciale très favorable à leur pays natal, et donc source potentielle d'envies et de frustrations, les Chinois de Lagos, à l'instar de Loi Eng Koon, s'adaptent avec méthode, mêlant extrême rigueur, sobriété et humanisme dans un Nigeria toujours secoué par des crises multiples. À lire aussi En 2025, la Chine a investi 39 milliards de dollars en Afrique, dont 21 au Nigeria…
R
Reportage international

1 Le «mudlarking», ou comment les Londoniens découvrent leur passé sur les rives de la Tamise 2:36
2:36
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:36
Deux fois par jour, la marée dévoile les rives de la Tamise, permettant à des dizaines de Londoniens de venir ratisser les plages à la recherche de vestiges archéologiques. Ces trouvailles, fortement régulées par la ville, permettent de reconstruire, collaborativement, l'histoire de la capitale britannique. Les cloches de la cathédrale Saint-Paul de Londres retentissent au loin. Les touristes font la queue devant la Tate Modern, musée situé sur la rive opposée. La marée atteindra son point le plus bas dans une demi-heure. Alors, Carolina se fraie un chemin sur la plage de galets de Cannon Street, dotée de gants en latex et de bottes imperméables. « Ici, c'est un endroit très spécial , s'enthousiasme-t-elle, on peut trouver des restes très anciens, jusqu'à l'époque romaine, mais on n'a pas le droit de creuser. » Ce matin-là, ils sont une poignée armés, comme elle, d'un petit seau en plastique, à ratisser du regard la rive de Tamise. Leur passion : le « mudlarking », un mot intraduisible qui décrit les fouilles archéologiques entreprises par ces Londoniens amateurs sur les bords de leur fleuve. En quelques minutes, Carolina a déjà ramassé quelques trésors : « Voyez, un fragment de céramique bleue ici, sûrement un vase. Ça, c'est un bout d'os, du temps où les bouchers jetaient leurs carcasses dans la Tamise... Et là, un morceau de pipe, mais je ne vais pas le prendre. » Il faut dire que ces longs tubes d'argile , parfois accompagnés d'une chambre à tabac entière, sont trop communs pour représenter un quelconque intérêt pour les mudlarkers expérimentés. Le frisson de la découverte Londonienne d'adoption depuis 20 ans, Carolina s'intéresse particulièrement aux fossiles. Sur son téléphone, elle fait défiler les photos d'oursins fossilisés trouvés près de chez elle, au sud-est de la capitale. À deux pas, une autre chercheuse, Emma, s'émerveille d'un éclat de céramique romaine... Après tout, la « City » de Londres a été construite sur les frontières de Londinium, fondée au premier siècle. Emma s'empresse de prendre une photo pour la partager sur son compte Instagram : « Je viens ici parce qu'on trouve surtout des vestiges de l'époque Tudor. J'adore trouver des pièces qui datent du règne de Henri VIII ou d'Elizabeth Ire... Je frissonne quand je pense que je suis la première personne à la toucher depuis des siècles. » Carolina connaît bien cette excitation : « O n trouve de tout, c'est vraiment une manière de reconstruire l'histoire de Londres. » Et justement, parce qu'on trouve de tout et de toutes les époques, il a fallu réguler la pratique. « Il faut un permis pour mudlarker », explique Carolina, pour qui l'attente a duré plusieurs mois. Seuls 4 000 Londoniens sont accrédités en même temps, et la liste d'attente dépasse les 10 000 noms... Les agents de la Port of London Authority (PLA) contrôlent de temps en temps. « Il n'y a pas de formation, mais on doit s'engager à respecter les différentes zones, et à déclarer ce qu'on trouve si l'objet date d'il y a plus de 300 ans », poursuit Carolina. Si la trouvaille présente un intérêt archéologique, elle se retrouve sur le bureau de Stuart Wyatt, officier des trouvailles auprès du Programme d'antiquités mobile (PAS). Le chercheur l'examine, tente de reconstituer l'histoire de l'artéfact puis le restitue au mudlarker ou recommande la transmission aux institutions culturelles... Le processus prend environ cinq mois. Une exposition pour mettre en valeur ces trésors du fleuve... et leur face sombre Cette année, pour la première fois, un musée londonien a prêté ses étagères aux plus belles trouvailles. En quelques mois, plusieurs milliers de curieux ont franchi les portes de Secrets of the Thames , l'exposition du Museum of London Docklands. « Nous avons des objets qui reflètent l'histoire portuaire de Londres, comme ce cadran solaire dont les deux parties ont été trouvées à huit ans d'intervalle , détaille James Stewart, guide intarissable sur l'exposition. Beaucoup de bijoux, quelques couteaux de l'époque Tudor... La vase a permis de conserver le bois et le cuir du manche. » Dans une armoire, un œil de verre des années 1920, frappant de réalisme ; dans une autre, les médailles remportées par le tennisman Peter Fleming à Wimbledon et jetées dans la Tamise par un cambrioleur... Le guide s'arrête devant une vitrine consacrée à l'histoire coloniale de la capitale britannique, et pointe du doigt le visage d'un homme africain sculpté dans une pipe : « Dans l'Empire, on commercialisait du tabac, du sucre, dont la production dépendait de l'esclavage. Des objets comme cette pipe sont typiques des représentations du XVIIIe siècle, déshumanisantes, comme pour justifier l'esclavage. » La pipe, qui reprend les stéréotypes de l'époque, a été trouvée aux côtés de cauris, un coquillage utilisé comme monnaie en Afrique de l'Ouest, ramené en larges quantités par les marchands coloniaux. Les premiers mudlarkers , à l'aube du XIXe siècle, peignaient les rives de la Tamise à la recherche de morceaux de charbon, de cordes, de métaux : « Des choses qu'ils pouvaient revendre pour survivre dans le Londres de l'époque victorienne », bien loin de ces nouveaux mudlarkers en quête d'un frisson de découvertes... Mais la survie de la pratique a permis de compléter le tableau déjà très riche de l'histoire de la capitale, selon James Stewart : « Tellement de gens mudlarkent aujourd'hui. Les objets qu'ils trouvent et l'endroit où ils les trouvent permettent de comprendre à quoi ressemblait la vie de nos ancêtres, plus encore qu'un livre ou qu'un tableau puisqu'il s'agit d'objets du quotidien. » Même s'il ne représente qu'une goutte d'eau (3%) des découvertes archéologiques nationales, le mudlarking fournit chaque année 2 000 trésors potentiels aux institutions culturelles. À lire aussi Royaume-Uni: la préservation du mur d'Hadrien…
R
Reportage international

1 Autriche: Seestadt, la ville du futur et adaptée au changement climatique 2:36
2:36
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:36
Nous partons pour Vienne, en Autriche, où on pense la ville de demain. L'un des plus grands projets de développement urbain d'Europe est en train de sortir de terre dans le quartier d'Aspern Seestadt. Véritable laboratoire de la ville du futur, à l'heure du réchauffement climatique, ce quartier devrait accueillir, d'ici dix à quinze ans, 25 000 habitants et 20 000 travailleurs. Notre correspondante Isaure Hiace s'y est rendue. Reportage. De notre correspondante à Vienne, À 25 minutes en métro du centre historique de Vienne et à deux pas du Danube, se dresse le quartier d'Aspern Seestadt. Sur ce site de 240 hectares, les immeubles sont ultramodernes et les chantiers encore nombreux. Car c'est là que, depuis plus de dix ans, se construit la ville de demain. Déjà 12 000 personnes y vivent. D'ici dix à quinze ans, ce sera 25 000, et 20 000 autres devraient y travailler. Véritable laboratoire de la ville du futur au temps du réchauffement climatique , Seestadt se veut un modèle notamment dans le domaine énergétique, explique Gerhard Schuster, président de la société de développement du projet : « Nous construisons une enveloppe de bâtiments de très haute qualité avec des matériaux qui, dans la mesure du possible, produisent ou émettent peu de CO2 : du bois, des briques spéciales ou des fabrications spéciales en béton. Et puis, dans tous les bâtiments, nous produisons autant d'énergie durable que possible. Cela peut être de l'énergie solaire, grâce à des panneaux photovoltaïques, mais aussi de l'électricité produite par des pompes à chaleur à partir de la nappe phréatique. » Si certains estiment que davantage d' énergie renouvelable, notamment le photovoltaïque, pourrait être utilisée, Gerhard Schuster insiste sur un autre aspect important : la mobilité. Transports publics, système de location de vélos gratuit : à Seestadt, tout est fait pour réduire l'usage de la voiture. Ici, on compte seulement 250 voitures pour 1 000 habitants. Seestadt a été pensée comme « une ville des trajets courts ». C'est ce qui a décidé Tina à y emménager avec son compagnon Tobias il y a deux ans. À lire aussi L'Autriche, pays modèle en Europe pour la renaissance du train de nuit « Nous avons besoin d'un environnement accessible car je suis en fauteuil roulant. J'étais donc très heureuse de trouver cette "ville 15 minutes", comme on l'appelle. Cela signifie que tous les besoins de la vie quotidienne sont accessibles en quinze minutes à pied : les supermarchés, les médecins, les coiffeurs. Ça fonctionne très bien », raconte Tina. Leur logement, à 14 euros le mètre carré, est à loyer modéré ; deux tiers de l'ensemble des logements construits à Seestadt le seront. Et le jeune couple affirme n'avoir besoin de chauffer que six jours par an. Un aspect économique qui était important pour eux, tout comme l'aspect écologique. Mais, comme d'autres habitants, Tobias trouve que Seestadt n'est pas assez verte : « Si on regarde l'image satellite d'en haut, la ville est très verte, mais c'est en fait une question de perspective. Car sur les chemins que j'emprunte au quotidien, il n'y a pas de verdure. Celle-ci a été oubliée dans la première phase de construction. Il y a eu des discussions publiques et des premières mesures ont été prises. Près de 1 000 mètres carrés vont ainsi être réaménagés ». Cette ville du futur devrait être achevée d'ici dix à quinze ans. À lire aussi Autriche: le projet de tunnel privé de la famille Porsche fait débat…
R
Reportage international

1 «Dis-moi à quel jeu tu joues» avec la diaspora africaine à Lyon: l'awalé, un symbole de transmission 3:16
3:16
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب3:16
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es », est une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde. Ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. Aujourd'hui, direction la France et plus précisément Lyon, où l'association des Béninois du Rhône-Alpes organise une après-midi de jeu autour de l'awalé. Ce jeu de semailles est le jeu de société africain le plus répandu, de l'est à l'ouest du continent et jusqu'aux Antilles. Entre transmission et nostalgie, pour la diaspora africaine, l'awalé fait le lien entre l'enfance au pays et la vie en France. Reportage à Lyon de Welly Diallo. Assis face à son adversaire, Julio se concentre. D'une main, il saisit quelques graines qu'il dissémine le long du plateau : « J'ai grandi avec mes grands-parents au pays donc je connaissais déjà l'awalé. » Julio maîtrise le jeu, mais ça ne veut pas dire qu'il gagne chaque fois. « J'ai joué avec quelqu'un de beaucoup plus expérimenté que moi donc euh... Non ! », s'amuse-t-il. Le jeune Béninois n'avait presque aucune chance face à Bienvenue Kenke, le trésorier de l'association des Béninois de Rhône-Alpes, pour qui ces rencontres autour des jeux oscillent entre transmission et nostalgie. « Ça permet aussi à ceux qui sont à Lyon de rester dans le mood des anciens jeux malgré leur âge adulte pour transmettre à leur descendance , explique Bienvenue Kenke . Comme on s'est retrouvé ici, on s'est dit : sortons notre awalé pour que ceux qui sont venus il y a longtemps soient toujours dans le mood de l'ancien temps. » Sur la table d'à côté, Odette la doyenne, retrouve ce « mood de l'ancien temps », cette ambiance, cette excitation d'autrefois. Depuis son arrivée, elle enchaîne les victoires et explique les bases du jeu aux nouveaux-venus. Aujourd'hui, l'awalé se joue dans presque tous les pays d'Afrique subsaharienne. À l'origine, le jeu a émergé entre le XIIIe et le XIVe siècle au Ghana . Puis, la traite négrière va contribuer à son expansion aussi bien en Afrique qu'aux Antilles. L'historien Joseph Salumu Kamangu est le président de l'association africaine des jeux et sports traditionnels : « À l'époque, à chaque déportation par la traite négrière, ces gens-là emmenaient l'awalé avec eux. Aujourd'hui, le gouvernement ghanéen, en collaboration avec l' Unesco , a pu ramener ce jeu, le moderniser un peu en intégrant ce programme dans des écoles et des centres culturels, et aujourd'hui, ça a pris quand même une diffusion internationale. » À lire aussi «Dis-moi à quel jeu tu joues» à Madagascar: le fanorona D'où sa place centrale au sein des diasporas africaines. L'awalé, que l'on appelle aussi l'adji ou owaré, est présent dans les ateliers et séances de jeux, et même jusqu'au festival Yardland de hip-hop, dancehall et R'n'B, qui a eu lieu à Paris début juillet, à l'hippodrome de Vincennes. Dans son stand, Ngoufo Gangnimaze, président du Club Awalé, a proposé aux festivaliers de découvrir le jeu. « Il y a beaucoup d'enthousiasme parce que l'awalé, c'est le jeu le plus connu en France. Les gens viennent très naturellement parce qu'il y a un capital sympathie fort. Et nous, tout ce qu'on a à faire, c'est intervenir dans des festivals, des foires des fêtes de jeux pour faire connaître l'awalé et les jeux africains », raconte Ngoufo Gangnimaze. Faire découvrir le jeu, mais à condition qu'il reste africain, surtout dans sa fabrication : « C'est les Chinois qui ont pour l'instant le monopole de cette fabrication-là. Ils les vendent essentiellement dans les centres commerciaux, grandes surfaces et boutiques en ligne , commente Ngoufo Gangnimaze. Il faut s'investir dans cette industrie, les Africains doivent prendre l'espace, investir dans la fabrication du jeu, faire du lobbying en fait ! Moi, j'ai déjà rencontré des ergothérapeutes qui utilisaient l'awalé pour exercer leurs patients dans tout ce qui est la psychomotricité finee. » Outil pour soigner, pour éduquer, pour se souvenir d'où on vient... L'awalé est ce trait d'union avec le continent pour la diaspora africaine en France . À lire aussi «Dis-moi à quel jeu tu joues» en Argentine: le truco…
R
Reportage international

1 Thaïlande: l'industrie et les consommateurs face à la fin du cannabis récréatif 2:31
2:31
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:31
Il y a trois ans, la Thaïlande était le premier pays d'Asie à retirer le cannabis de la liste des stupéfiants. Mais depuis le 1er juillet, le royaume a fait marche arrière. Fini, l'usage récréatif, retour à une consommation strictement médicale. Un coup dur pour une industrie qui a généré 1 milliard de dollars l'an dernier. Entre flou administratif et inquiétude, les producteurs, les vendeurs et les consommateurs tentent de s'adapter. Reportage Juliette Chaignon à Chiang Mai et Bangkok. Il y a trois ans, Aeon était comptable dans le nord de la Thaïlande et n'avait jamais consommé de cannabis . Mais la légalisation et un marché en plein essor l'ont séduite. Aeon a investi alors 150 000 euros dans une plantation et six magasins : « Au début, j'ai pensé pouvoir gagner de l'argent. J'ai fait des prêts à la banque. » Jusqu'ici, les règles étaient simples pour les plus de 10 000 magasins sous licence : des fleurs de cannabis en vente libre, sauf pour les étudiants, les moins de 20 ans et les femmes enceintes, interdiction de fumer dans les lieux publics et tenue d'un registre des achats et ventes du mois. Mais depuis le 1er juillet 2025, un nouveau décret inquiète les vendeurs : les clients doivent présenter une ordonnance médicale pour acheter. « Je suis inquiète, car j'ai déjà trop investi et la vente sera plus difficile. Les clients ont peur d'acheter maintenant, ils ont peur de la police. Et j'ai peur de devoir licencier mes employés », raconte Aeon. Depuis l'entrée en vigueur des nouvelles règles, quelques dizaines de magasins ont été sanctionnés. Certaines boutiques, elles, n'ont rien changé. Elles misent sur le flou des autorités, qui n'ont pas encore détaillé comment concrètement appliquer la loi. À lire aussi Thaïlande: intervention de la police lors d'une grande «soirée drogue» Dans ce magasin de Chiang Mai, Jackson et Rayan, deux touristes, viennent d'acheter un sachet d'herbe. Ils roulent leur joint sur la terrasse. « Je n'ai pas eu besoin de prescription pour acheter. C'est un peu confus. Tu viens d'acheter ça... C'était combien ? », demande l'un. « Six euros pour 3 grammes », répond l'autre. « C'est aussi simple que d'acheter de la bière », s'amuse le premier. Dans une autre boutique, Travis, un gérant californien installé en Thaïlande, a lui choisi de s'adapter : « J'ai des contacts de médecins, ce qui permettra aux clients d'avoir une ordonnance et de continuer à profiter du cannabis. » Pour lui, une régulation plus stricte en Thaïlande était nécessaire : « C'est un peu le Far West jusqu'ici. Et la surproduction entraîne une baisse de la qualité. » Officiellement, la Thaïlande a restreint l'accès au cannabis pour protéger la santé des plus jeunes et pour éviter le trafic. L'an dernier, plus de 800 voyageurs ont été arrêtés et accusés de transporter de l'herbe. Des justifications opportunistes d'après Chokwan Kitty Chopaka, militante pro-cannabis : « Ce sont des manœuvres politiques. Tant que nous n'aurons pas une loi spécifique sur le cannabis, n'importe quel gouvernement pourra imposer ce qu'il veut. » Le gouvernement dit aussi vouloir re-criminaliser le cannabis. Une mauvaise solution, d'après Kitty : « En Thaïlande, il y a toujours moyen de contourner la loi. Sinon, notre industrie du sexe n'existerait pas. Est-ce une bonne chose ? Pas vraiment, car le cannabis risque de se retrouver dans une zone grise. » Face à l'incertitude et une forte concurrence, Kitty a déjà fermé son magasin. Elle craint de voir des centaines de vendeurs de cannabis faire de même en Thaïlande. À lire aussi Thaïlande: la légalisation du cannabis, une manière de renouer avec la culture locale…
R
Reportage international

1 Israël poursuit ses incursions dans les régions frontalières syriennes 2:33
2:33
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:33
En Syrie, les incursions israéliennes continuent dans les régions frontalières de Deraa et Quneitra. Suite à la chute du régime de Bachar el-Assad et le déploiement des forces israéliennes dans la zone démilitarisée du plateau du Golan, ces attaques ont fait des dizaines de morts, détruits de nombreuses maisons et ressources en eau. Dans la zone, les habitants craignent une intensification des violations dans un contexte de tensions entre autorités syriennes et israéliennes. Reportage à la frontière avec le plateau du Golan, de notre correspondante en Syrie, Manon Chapelain. De notre envoyée spéciale dans la province de Deraa , Comme chaque matin, Radi et Abu Saleh se rejoignent pour appeler leurs amis d’Al Rafeed, quelques kilomètres plus au nord, dans la province de Quneitra. Là-bas, depuis quelques mois, et pire ces dernières semaines, se multiplient les incursions israéliennes. Radi au téléphone : « Ça y est, ils sont entrés à Al-Rafeed ? Là, tout de suite ? La personne répond à l’autre bout du fil : « Oui, ils sont en train d’entrer. Il y a quelques problèmes… » Des destructions de maisons, des enlèvements et interrogatoires arbitraires, des barrages, nouveaux, un peu plus chaque jour. Abu Saleh : « Ça a commencé après la chute du régime. Il sont entrés dans le Golan syrien, et ont occupé les zones censées être démilitarisées. Puis, petit à petit, ils sont venus ici, dans nos régions, dans les montagnes, les collines, ils ont pris des villages, détruit des maisons. Ils sont arrivés avec leurs bulldozers et ont tout détruit ». Dernier épisode en date, fin juin, à Hamidiyeh. Une quinzaine de maisons ont été réduites en gravats pour ériger un poste militaire. Ils prennent tout, poursuit Abu Saleh, dernièrement la colline où vivent mes voisins. Abu Saleh : « Désormais, lorsque je veux y aller, ils ne me laissent pas entrer. Ils installent des postes de contrôle et n’autorisent personne à passer. Je ne peux communiquer avec eux qu’à distance ». À lire aussi Syrie: après une journée de frappes israéliennes, l'armée syrienne entame son retrait de Soueïda Israël justifie ces incursions par la recherche de membres du Hezbollah et du Hamas, par la protection de la minorité druze présente sur son territoire et dans les régions frontalières syriennes Abu Saleh : « Ils invitent les Druzes à entrer en Israël, ils leur fournissent des armes et de la nourriture par parachutes. Ils les achètent avec du blé concassé, de la confiture, de la farine, du sucre, du riz, toutes sortes de nourriture distribuées en paniers alimentaires ». Depuis les récents affrontements intercommunautaires dans la ville de Soueïda, depuis l’appel de la communauté druze à la protection d’Israël, les activités militaires ont ici augmenté. Selon le réseau syrien des droits humains, 22 incursions rien qu’entre le mois de juin et juillet. Abdulrahman El Mufleh, notable de la région, montre son plafond fissuré. Les vestiges des bombardements israéliens de mars dernier. Abdulrahman El Mufleh : « Israël est un État démon, un État féroce, et nous ne voulons ici ni férocité ni agression ». Le pied d’Aza a été amputé. La plaie est encore entourée d’un bandage. C’était déjà, il y a six mois, dit-elle. C’était lorsque les israéliens ont bombardé mon village. « J’ai peur, une peur anormale. Je suis toujours sous traitement. J'ai encore été opérée il y a une semaine. Nous ne leur avons pas fait de mal, nous n'avons pas d'arme pour les attaquer. Pourquoi nous font-ils du mal ainsi, même à nous, les femmes ? Nous voulons que le gouvernement syrien intervienne, poursuit-elle. J’ai déjà perdu mon pied. Je ne souhaite pas, un jour, perdre ma maison ». À lire aussi Syrie: dans la ville frontalière d'Al-Hamidiyeh, des maisons détruites par les bulldozers israéliens…
R
Reportage international

1 «Dis-moi à quel jeu tu joues» à Madagascar: le fanorona 3:16
3:16
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب3:16
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es », c'est une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde. Ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. Aujourd'hui, direction Madagascar avec le fanorona. Un jeu de stratégie ancestral créé sur la Grande Île, qui se joue en duel. Ses règles devaient être parfaitement maîtrisées par tous les héritiers de la royauté merina afin d’accroître leurs chances de remporter les batailles contre les autres royaumes. Le fanorona a depuis conquis tout le territoire, mais a perdu de son prestige au sein de la société, faute d’enseignement adéquat. Quelques irréductibles passionnés, convaincus de ses bienfaits sur la concentration et l’agilité cérébrale qu’il développe, s’efforcent aujourd’hui de le remettre au goût du jour. De notre correspondante à Antananarivo, Sur les tables en béton érigées au pied des immeubles de la cité Analamahitsy, les pions rouges et bleus semblent comme danser sous les doigts des joueurs de fanorona. Sous le regard des badauds, Fetra Andriamampianina, dit Karana, l’actuel président de la fédération de fanorona de la région Analamanga, affronte son élève Jean-Marie Andriatsarafara, dit Zamabe, triple champion de Madagascar. « Le fanorona est apparu pour la première fois au 16ᵉ siècle, sur les Hautes-Terres, dans la ville royale de Merimanjaka. Puis le jeu s’est répandu à l’extérieur du palais, et plus tard dans la rue et c’est comme ça que dans toute l’île, tout le monde s’est mis à jouer », explique Fetra Andriamampianina. Un jeu aux origines royales, donc, confirment les historiens. En témoignant d’ailleurs, les pierres à quadrillage que l’on retrouve encore aujourd’hui sur chacun des sites princiers répertoriés en Imerina. À l’époque, exceller au fanorona, c’était s’assurer d’être un bon stratège, y compris sur le champ de bataille. Le champion Zamabe, lui, n’est pas un descendant royal. Toutefois, confie-t-il, ce jeu a totalement façonné sa vie : « Les chrétiens, ils ont la Bible. Les musulmans, ils ont le Coran, et nous les malgaches, on a le fanorona. Le fanorona, c'est notre livre divin. Parce que ça nous permet d’anticiper le futur, et le futur du futur. Ce jeu nous permet de tirer des leçons de vie, parce que contrairement aux autres jeux, quand tu comprends qu’un coup te détruit au fanorona, tu essaies de ne plus le refaire et tu t’obliges à prendre un autre chemin à l’avenir ». À lire aussi «Dis-moi à quel jeu tu joues» en Argentine: le truco Contrairement aux échecs, le fanorona autorise plusieurs mouvements en un seul tour : « La plus belle chose que ça m’ait apportée, c’est de savoir analyser et prévoir. Être trop gourmand en voulant éliminer le plus vite possible les pions adverses, par exemple, ça peut te détruire. C'est comme dans la vraie vie. Et c’est pour ça que nous, joueurs de fanorona, on ne joue jamais aux jeux d’argent. On est capable de bien gérer notre salaire, notre nourriture, de penser au futur. C’est sûr que les principes de ce jeu pourraient être utilisés en politique parce que c’est beaucoup de stratégie. Mais je crois qu’aujourd’hui, non, personne ne s’en sert en ce moment... » Comme chaque dimanche midi, Sariaka Razanamparany, fondatrice de l’association Pi Lalao, propose aux clients d’un restaurant tananarivien de redécouvrir des jeux, malgaches ou non. À cette table, cette grande famille a choisi le fanorona : « Ce sont des jeux qui ont été oubliés quelque part. Et ce qui fait que moi, dans mon métier, je vais vers les gens et je leur propose de jouer aux jeux traditionnels comme le fanorona. En réintroduisant ce jeu aussi, ça réintroduit le lien social finalement et entre les générations comme c'est le cas aujourd'hui où c'est un papa et son fils qui jouent ensemble et il n’y a vraiment pas d'âge et c'est ça qui est très intéressant. C'est universel ». Bien plus qu’un simple jeu, le fanorona incarne une part de l’identité malgache. Héritage royal devenu outil d’éveil stratégique, il permet aujourd’hui à une nouvelle génération de se reconnecter à ses racines. Se réapproprier ce savoir, c’est renouer avec une mémoire collective, tout en s’aiguisant l’esprit, à la manière des ancêtres malagasy. À lire aussi «Dis-moi à quel jeu tu joues» en Chine: le xiangqi, «Ça fait partie de notre culture traditionnelle»…
R
Reportage international

1 «Dis-moi à quel jeu tu joues» en Argentine: le truco 3:38
3:38
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب3:38
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es », c’est notre série d’été sur RFI, à la découverte ou la redécouverte de ces jeux populaires qui sont au cœur de nos cultures et de nos identités. Aujourd’hui, direction l’Argentine, pour une plongée dans un jeu de cartes, le truco qui n’a rien à envier au football dans le panthéon des passions nationales. Le truco peut se jouer seul ou en équipe. Le principe est simple : remporter le plus de plis en maniant ruse et stratégie… Le truco, une passion argentine. De notre correspondant à Buenos Aires, « Ça va ? Je suis Gabriel, je viens du nord de Buenos Aires, j’ai 48 ans et je suis là pour participer au tournoi de Truco avec mes amis ! ». Un dimanche soir à Buenos Aires… Véritable institution ouverte en 1912, le café San Bernardo résonne du brouhaha habituel occasionné par les amateurs de ping-pong et de billard… Dans un recoin, huit tables, six joueurs par table, des jeunes, des moins jeunes, surtout des hommes. Et sur les tables, la bière, les verres, un petit carnet, et les cartes… « On a perdu de quatre points ! Ça ne s’est pas bien passé, on a manqué d’un tout petit peu de chance… Mais bon, le "truco" (prononcé Trouko) c’est l’amitié, l’argentinité, et passer un bon moment… c’est comme ça que je le vois ». Authentique passion argentine, le truco se joue pourtant avec des cartes dites espagnoles numérotées de une à douze, et sur lesquelles figurent le bâton, le denier, la coupe et l’épée… « Ce sont les Espagnols qui l’ont apporté, mais les vieux Gauchos ont adapté les règles pour se l’approprier et en faire un jeu plus autochtone, plus national, plus à nous ! Dans chaque maison, toutes les familles ont un jeu de cartes pour jouer au Truco… ». Impossible pour Gabriel de se souvenir du moment où il a appris à jouer : « Mon père m’emmenait aux réunions avec ses amis, ils se retrouvaient pour jouer. Et toute la nuit, c’étaient les rires, les embrassades, les blagues. Alors moi, tout petit, je me suis dit : je veux apprendre ça. Du coup, c’est comme continuer une tradition — une tradition familiale, mais aussi nationale ». Les règles du truco dans une main, un stylo dans l’autre pour noter les scores, Romina se glisse parmi les joueurs. Passionnée par les jeux, c’est elle qui organise le tournoi : « Quand on est petit, on joue, et puis on grandit, et tout à coup, on est censé être sérieux ». Maintenant, tu es adulte et tu n’as plus le droit de jouer, mais pourquoi ? Pourquoi tu ne pourrais plus jouer parce que tu es grand ? Alors ce bar, un peu, c’est ça. L’idée, c’est de jouer. C’est l’essence même ». Ce que Romina aime par-dessus tout, ce sont les rencontres improbables suscitées par le truco : « Dans certains tournois, il arrive souvent qu’il y ait un vendeur d’avocats qui joue peut-être avec le propriétaire d’une marque de vêtements. Et dans le jeu, ils sont tous égaux, tu vois ? Ce sont des choses qui n’arrivent peut-être que dans ce genre de situations… Et puis, avec tout ce qu’on vit aujourd’hui, surtout sur le plan politique, jouer un peu, ça te déconnecte de la réalité ». Dans l’arrière-salle d’un gymnase qu’il administre dans cette banlieue de Buenos Aires, José a fondé en 2015 rien de moins que l’association argentine de truco pour répondre à un problème majeur : « Le pays est très grand, et le truco n’avait pas de règlement unifié. Chacun jouait avec ses propres règles, et ça posait souvent des problèmes : "Non, non, moi, je joue comme ça. Moi, je ne joue pas comme ça". On a fait un règlement et on s’est dit : "Bon, et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?" ». Sur les murs, des affiches à la gloire de Diego Maradona et Léo Messi… En Argentine , football et truco vont de pair, au point que le premier pourrait même redorer l’image du second : « L’équipe nationale a gagné la Coupe du monde. Et eux, ils jouaient au Truco tous les jours pendant le mondial. Ce sont des super-héros pour n’importe quel Argentin. Alors c’est comme s’il y avait eu un renouveau, un regain du truco. Oui, oui. Maintenant, je vois que les jeunes y jouent, tout le monde y joue. Le truco a fait son grand retour, tu vois ? On était en train de l’oublier, et d’un coup, c’est la fureur totale ». Et demain le truco pourrait même s’exporter. La série argentine à succès El Eternauta diffusée au printemps s’ouvre sur une scène de truco, tant et si bien que José a été contacté par des fans au Japon qui souhaiteraient en apprendre les règles. À lire aussi «Dis-moi à quel jeu tu joues» en Chine: le xiangqi, «Ça fait partie de notre culture traditionnelle»…
R
Reportage international

1 Élections en Bolivie: l'agrobusiness, un enjeu de campagne 2:29
2:29
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:29
En Bolivie, l’élection présidentielle a lieu dimanche prochain 17 août. La crise économique et les solutions proposées par les candidats ont été au cœur de la campagne électorale. L’une des propositions les plus en vogue : favoriser et développer l’élevage et l'agriculture dans l’est du pays. Un projet qui donne des ailes aux principaux intéressés, mais qui inquiète les communautés autochtones qui craignent un recul de leurs droits et une augmentation de la déforestation et des incendies. Reportage de Nils Sabin. De notre correspondant en Bolivie, À San Javier, dans l’est de la Bolivie , la campagne pour l’élection présidentielle du 17 août est particulièrement suivie. Cette petite ville de 15 000 habitants est la capitale laitière du département de Santa Cruz… Et les nombreux éleveurs locaux espèrent voir leur secteur favorisé par le prochain président. « Nous espérons, si Dieu le veut, qu’il y aura un changement et que le nouveau gouvernement aura en tête que la production et le progrès se trouvent ici », confie María Gloria Paz Tambare, présidente de l’association des éleveurs de San Javier. Malgré des lois environnementales très permissives, des prêts à taux bas, ou encore l'augmentation des permis de déforestation, l’agrobusiness, c’est-à-dire les secteurs de l'élevage et de l’ agriculture à grande échelle, a le sentiment d’avoir été maltraité par les gouvernements de gauche de ces vingt dernières années. Selon Mauricio Tambare, éleveur rencontré dans son ranch à quelques kilomètres de San Javier, la Bolivie doit virer à droite et s'inspirer d’autres présidents conservateurs du continent : « On aime bien ce que fait Milei en Argentine, ce qu’a fait Bukele au Salvador. On ne demande pas que ce soit un copié-collé, mais que ce soit similaire à ce que fait Milei ». « Les candidats ont très peur de se fâcher avec l'agro-industrie bolivienne » Pour le secteur de l’élevage et de l’agriculture à grande échelle, la fin de la crise économique qui touche le pays — 17 % d’inflation depuis janvier, pénurie de carburant et de dollars — passe forcément par leur développement. « Pour nous, c’est très clair que si on ne nous permet pas d’exporter plus facilement, qu’on ne baisse pas les droits de douane, qu’on ne nous soutient pas, le pays va droit dans le mur », avance María Gloria Paz Tambare. Un message qui s’est peu à peu imposé dans la campagne électorale. Ainsi, Samuel Doria Medina et Jorge Quiroga, les deux candidats d’opposition en tête des sondages, proposent de faciliter les exportations de l’agrobusiness, de favoriser le développement technologique de ces secteurs et admettent qu’il faudra étendre la frontière agricole pour permettre leur développement. Et même chez les candidats se revendiquant de gauche, aucun n’ose remettre en cause cette idée. « Les candidats ont très peur de se fâcher avec l'agro-industrie bolivienne. Ils redoutent d'avoir une image qui va à l'encontre du secteur privé et d’être associés à des pays comme le Venezuela, l'Équateur ou Cuba », explique Stasiek Czaplicki, économiste environnemental, spécialisé sur la déforestation et les incendies. Et de rappeler que l’idée de résoudre la crise économique via le développement du secteur de l’agrobusiness n’est pas nouvelle : « Ça a déjà été fait dans les années 1980, dans les années 1950 et à d’autres moments de l'Histoire bolivienne ». Augmentation probable de la déforestation Mais du côté de la Centrale indigène Paikoneka, qui regroupe une soixantaine de communautés autochtones à San Javier, ces propositions inquiètent. « Nous avons analysé les programmes des différents candidats et il n’y en a pas un en faveur des droits des peuples indigènes ou de l'environnement », s’alarme Brian Baca Talamas, coordinateur des pompiers volontaires de l’organisation indigène. En effet, renforcer la place de l’élevage et de l’agriculture à grande échelle dans l’économie revient à continuer à agrandir la frontière agricole dans l’est de la Bolivie. En clair, cela favorisera la déforestation et les incendies alors qu’en 2024, le pays était le deuxième pays au monde avec le plus de forêts primaires au monde , derrière le Brésil, et que les incendies ont ravagé plus de 12 millions d’hectares , l’équivalent de quatre fois la superficie de la Suisse. Des conséquences écologiques vues comme des dommages collatéraux par les candidats. « S'il y a contradiction entre l'environnement et la production, je choisirai la production », a ainsi déclaré Samuel Doria Medina fin juin. Quant à Jorge Quiroga, il est rappelé dans la section environnement de son programme qu’une extension de la frontière agricole sera forcément nécessaire. « Tout le monde veut des solutions à la crise. Les candidats et une grande partie de la population sont prêts à voir une dégradation écologique si cela permet une amélioration économique », analyse Stasiek Czaplicki. L’année dernière, une vingtaine de communautés de l’organisation ont été touchées par les incendies historiques qui ont ravagé le pays. L’une de leurs peurs est que les incendies continuent de s’aggraver si des mesures favorables à l’agrobusiness sont prises. Pour s’y opposer, la Centrale indigène Paikoneka prépare déjà l’après-élection. « Nous sommes tous unis, les peuples des terres basses, pour qu’après le 17 août, nous fassions une manifestation pour exiger que l'on respecte nos territoires indigènes et nos droits », indique María Suárez Macoñó, l’une des dirigeantes de l’organisation. Entre crise économique, mesures d’austérité pour y mettre fin et recul écologique, les prochaines années s’annoncent difficiles pour la population bolivienne. À lire aussi Bolivie: des électeurs dénoncent leur inscription à leur insu dans des partis politiques…
R
Reportage international

1 Cambodge: le retour massif au pays des travailleurs employés en Thaïlande après le conflit entre les deux pays 2:37
2:37
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:37
Précédés de mois de tensions, les cinq jours de conflits armés entre la Thaïlande et le Cambodge fin juillet 2025 ont déplacé des centaines de milliers de personnes dans les provinces frontalières où se sont concentrés les affrontements. Selon les autorités cambodgiennes, au moins 700 000 travailleurs émigrés en Thaïlande seraient revenus au Cambodge depuis le début de la crise. Alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas malgré le cessez-le-feu, les perspectives d’emplois semblent très incertaines pour ces travailleurs peu qualifiés, précaires et revenus à la hâte. De notre correspondante à Phnom Penh, Sur un chantier de la capitale Phnom Penh, Lors et Sanan s’estiment chanceux d’avoir pu retrouver un emploi. Fin juillet, ce couple d’ouvriers du bâtiment travaillait encore à Bangkok. Quand le conflit armé éclate entre la Thaïlande et le Cambodge , ils se sentent menacés. « D’autres travailleurs migrants nous ont prévenu qu’une bande d’une dizaine de Thaïlandais avaient cherché à les intimider. Et puis, ils sont venus nous trouver et ont demandé : " Eh toi ! Tu viens d’où ? " J’ai eu peur de me faire frapper si je leur disais que j’étais Cambodgien. Alors, j'ai répondu que je venais d’une province thaïlandaise et ça s’est arrêté là. » Au même moment, le couple est prévenu que leur famille restée au Cambodge doit évacuer le village en raison des affrontements : « Nous avions déjà peur ici. Et ma mère nous appelait tous les jours avec les enfants. Nous avons redouté que ce gang (thaïlandais) nous retrouve et nous cherche plus d’histoires. Alors, nous avons demandé notre salaire et nous sommes rentrés fin juillet. » Comme Lors et Sanan, au moins 700 000 travailleurs émigrés sont rentrés au Cambodge en raison du conflit. Jusqu’à présent, ils étaient près de 1,2 million Cambodgiens à travailler en Thaïlande, dont seulement une moitié en situation régulière. À lire aussi Thaïlande-Cambodge: aux origines d'un vieux conflit frontalier « Choisir entre leur sécurité et leurs revenus » « On n’a jamais vu ça. Regardez ! » Khun Tharo est responsable de programme à Central, une ONG cambodgienne de défense des droits des travailleurs. Sur son ordinateur défilent les vidéos envoyées par leurs équipes déployées sur un poste frontalier : « Regardez ce qu’ils transportent : des matelas, des couvertures, leurs bébés sur leurs épaules, etc. On comprend qu’ils ne vont pas revenir avant un long moment. » La panique a poussé ces travailleurs à quitter leur emploi, quitte à se priver de tous revenus une fois au Cambodge : « Ils ont dû choisir entre leur sécurité et leurs revenus , explique Khun Tharo. S’ils n’avaient pas été confrontés à cette situation, ils seraient restés en Thaïlande où ils avaient un salaire régulier. Quand ils reviennent ici, ils ne savent pas s’ils pourront retrouver un travail ou combien de temps cela prendra. Ils s’inquiètent de savoir comment ils pourront subvenir aux besoins de leur famille ou rembourser leur emprunt. Le problème, c'est que je doute qu’il y ait assez d’emplois disponibles pour la masse de travailleurs qui sont revenus. » Malgré un cessez-le-feu le 29 juillet, ils sont encore nombreux à dire ne pas vouloir retourner en Thaïlande. Mais, même si les autorités cambodgiennes se mobilisent, le marché du travail risque de ne pas pouvoir absorber ces quelque 700 000 travailleurs supplémentaires issus de milieux précaires. Or, côté thaïlandais, les secteurs de la construction, du service, de la pêche, de l’agriculture ou encore de l’industrie alimentaire, des secteurs qui employaient cette main d’œuvre cambodgienne peu qualifiée, se confrontent à l’urgence de la remplacer. À lire aussi Thaïlande-Cambodge: après les affrontements, l'angoisse des étudiants khmers restés à Bangkok…
R
Reportage international

1 «Dis-moi à quel jeu tu joues» en Chine: le xiangqi, «Ça fait partie de notre culture traditionnelle» 2:43
2:43
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:43
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es ». C'est une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde, ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. En Chine, où les échecs chinois (xiangqi en mandarin), sont toujours largement pratiqués, avec environ 6,8 millions de joueurs réguliers. Bien que traditionnellement associé aux générations plus âgées, ce jeu reste présent chez les jeunes, avec des clubs dans les universités et les lycées. Mais comme beaucoup de jeux de société traditionnels, le xiangqi a du mal à maintenir sa popularité auprès des jeunes, en particulier avec l'essor des divertissements numériques. Ritan Park, en plein cœur de Pékin . Il est à peine 8 h 30, et déjà plusieurs curieux se pressent autour d’une table. Deux hommes jouent au xiangqi, l’échiquier chinois. Tang, l’un des joueurs, nous explique les règles : « Le char se déplace en ligne droite, le canon saute par-dessus, le cheval forme un L, l’éléphant traverse en diagonale, peu à peu, on apprend. » Mais le xiangqi n’est pas qu’un jeu. Pour Liu, observateur passionné, il raconte surtout des histoires : « Beaucoup de vieilles histoires se retrouvent dans le jeu. Chaque pièce représente un guerrier, un côté de l’armée. Il y a la rivière, la frontière. C’est l’art de la guerre, au départ. Tous les gens aiment ça pour son contexte culturel. Il y a tant d’histoires derrière, si on les connaît. » Dans la conversation mêlée, Ke nous dit que c’est un héritage, mais aussi un outil d’apprentissage : « Je pense que ça aide les enfants à comprendre la culture traditionnelle. Et ça peut aussi développer leur intelligence. C’est une manière d’entraîner l’esprit. » Le xiangqi « c 'est dans l'ADN chinois » Mais aujourd’hui, ce sont surtout les aînés qui perpétuent la tradition. Les jeunes, eux, se tournent vers d’autres distractions, rebondit Liu : « C’est comme l’opéra de Pékin, les jeunes n’aiment pas ça. Le changement culturel est différent. La jeune génération n’a pas la patience. Ils regardent TikTok cinq secondes, et c’est fini. C’est une question de génération. C’est pareil chez vous ! L’époque progresse, et c’est très bien. Mais parfois, il faut regarder en arrière pour comprendre l’histoire, le contexte culturel. Savoir d’où l’on vient. » Et dans cette transmission, il y a aussi une part de fierté, nous dit Li, un vieil homme au sourire franc qui suit de près le mouvement des joueurs, en s’exclamant parfois : « untel aurait plutôt dû avancer son pion dans l’autre sens ! ». « C’est ainsi que les choses se passent. Ça fait partie de notre culture traditionnelle, non ? On devrait faire de notre mieux pour la promouvoir. Si ça se développait à l’international, ça renforcerait aussi le prestige national. » Pour Liu, le xiangqi incarne une philosophie de vie : « C’est la façon de penser, comme Confucius. C’est difficile à traduire, mais c’est dans l’ADN chinois. » Jeu de stratégie, miroir de la société, mémoire vivante. Malgré les défis de la modernité, le xiangqi reste un pilier de la vie culturelle. Des efforts sont là pour transmettre ce patrimoine aux plus jeunes et faire de ce jeu de stratégie une histoire toujours en mouvement.…
R
Reportage international

1 Partir ou rester, le tiraillement des réfugiés syriens en Turquie 2:39
2:39
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:39
Il y a huit mois, le 8 décembre 2024, une coalition de rebelles syriens prenait le pouvoir à Damas, mettant fin à un demi-siècle de règne de la famille Assad. Ravagée par onze ans de guerre, la Syrie d'aujourd'hui affronte d'immenses défis. Une grande partie de sa population vit en exil, notamment en Turquie, qui a accueilli jusqu'à quatre millions de réfugiés. Depuis l'instauration d'un nouveau régime à Damas, une petite partie d'entre eux a fait le choix de rentrer en Syrie. Mais la très grande majorité continue à vivre en Turquie, tiraillée entre le désir de retrouver leur pays et les doutes sur son avenir. De notre correspondante à Ankara, Cette voix rieuse au bout du fil, c'est celle de Hibe, Syrienne réfugiée en Turquie , le 8 décembre 2024, matin de la chute de Bachar el-Assad . « S'il y a quelque chose au-delà du bonheur, c'est ça que je ressens. J'ignore comment et par qui notre pays va être dirigé maintenant. Mais peu importe, puisque le tyran est parti. Nous, inch'Allah, nous allons rentrer très bientô t », espérait-elle alors. Près de huit mois plus tard, Hibe est toujours là, assise dans la cafétéria d'une clinique d'Ankara où elle vient juste d'être embauchée comme traductrice. Elle explique qu'elle est tiraillée entre son cœur qui lui dit de partir et sa tête qui lui dit de rester. « Jamais, je n'aurais imaginé qu'il serait si difficile de prendre la décision de rentrer en Syrie . Mais les nouvelles ne sont pas bonnes. La Syrie n'est pas un lieu sûr. Israël a bombardé Damas, il y a eu les violences à Soueïda. Quand on voit ça, comment rentrer ? Comment rentrer avec des enfants ? La plupart des Syriens en exil pensent comme moi. Avec un groupe d'amis, on s'était dit qu'on rentrerait cet été, pendant les vacances scolaires. Finalement, personne n'est parti, à part un seul de mes amis. Il m'a appelé d'Alep l'autre jour. Il m'a dit : "Hibe, ne viens pas, surtout pas" », confie-t-elle. À Alep, où elle est née, qu'elle a quitté il y a 13 ans, Hibe n'a plus rien. Sa maison est détruite, toute sa famille a fui. En Turquie, elle a un logement, un travail et surtout deux enfants, nés et scolarisés ici. Et puis son mari, Syrien, vit en Autriche depuis trois ans. Il y a l'espoir, même très mince, qu'il parvienne à les faire venir. À 31 ans, Hibe voudrait enfin regarder devant elle. « Je suis fatiguée, j'ai l'impression que notre avenir n'a jamais été aussi incertain. Combien de fois dans une vie peut-on repartir de zéro ? », s'interroge-t-elle. Selon les autorités turques, environ 300 000 Syriens sont rentrés de leur plein gré depuis la chute du régime de Bachar el-Assad, contre 2,7 millions qui vivent toujours dans le pays. Trois cent mille, c'est relativement peu, mais cela ne surprend pas Burçak Sel, cofondatrice de Dünya Evimiz, une association d'aide aux réfugiés à Ankara. « Même si la Syrie a un dirigeant et un pouvoir qui la représentent, il y a aussi un grand vide d'autorité. Le pays n'est pas sous contrôle. Les besoins élémentaires en eau, électricité, logement ne sont pas garantis. Il faudra des années pour réparer et retrouver la stabilité. Les Syriens le savent, c'est pour ça qu'ils restent en Turquie alors même que leurs conditions de vie, à cause de l'inflation et du racisme, y sont de plus en plus difficiles. » Burçak Sel estime qu'Ankara devra trouver un nouveau statut pour les Syriens qui restent, la loi actuelle ne leur accordant qu'une « protection temporaire ». C'est notamment le cas de 1,3 million d'enfants, dont l'immense majorité est née en Turquie et n'a jamais vu la Syrie. À lire aussi Syrie: plus de deux millions de déplacés rentrés chez eux depuis la chute de Bachar el-Assad, selon l'ONU…
R
Reportage international

1 Dis-moi à quel jeu tu joues?: en Côte d'Ivoire, «on est trois fois champion du monde» de Scrabble 3:12
3:12
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب3:12
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es ». C'est une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde, ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. En Côte d’Ivoire, le Scrabble est le jeu où les Ivoiriens excellent. En plus de dizaines de milliers d’amateurs du jeu de lettres, le pays compte 800 joueurs de très bon niveau affiliés à la Fédération nationale. Benoît Almeras a disputé une partie au dojo de l’université d’Abidjan. Là-bas, le Scrabble, c’est presque un sport de combat. De notre correspondant à Abidjan, Le soleil se couche sur Abidjan, c’est le début de l’entraînement. Sous le badamier, une demi-douzaine de tables. Deux joueurs, un plateau, le Gborô, le combat peut commencer. Objectif : composer les mots qui rapportent le plus de points avec sept lettres tirées au hasard. En face, celui que l’on surnomme Ipman, comme le maître de Bruce Lee. Mathieu Zingbè, 37 ans, dix fois champion d’Afrique. Une machine. En quinze minutes chrono, le numéro un Ivoirien gagne avec près de 300 points d’avance. Pour lui, le Scrabble c’est une passion qui dure depuis près de 30 ans : « C’est en classe de CM1 quand j’ai fait la trouvaille du Scrabble, ça m’a tout de suite épaté, je me suis vite confectionné un tableau de Scrabble, j’ai commencé à m’entraîner et je suis immédiatement tombé amoureux de ce jeu. » Professionnel depuis 2006, Mathieu Zingbè est actuellement le capitaine des éléphants scrabbleurs, l’équipe nationale fait la fierté du président de la Fédération Michel Tétialy : « On est trois fois champion du monde, nous sommes actuellement champion d’Afrique en titre. Avec ça, l’engouement grandit et chaque année, on a plus de personnes qui intègrent les salles (...) partout dans nos bureaux, vous voyez, dans les téléphones et autres, les gens ont des "applicatifs " qui leur permettent de passer le temps en jouant au Scrabble. » Intégration du nouchi dans l'Officiel du Scrable Autre motif de jubilation pour Michel Tétialy : l’intégration des mots du nouchi, l’argot des rues d’Abidjan, dans l’Officiel du Scrabble, à l’image de « s’enjailler », une reconnaissance pour l’écrivain Josué Guébo : « On a créé des termes qui étaient à la fois périphériques et marginaux, mais qui sont en train de passer à la postérité, c’est intéressant parce que ça montre que la créativité ici s’universalise, c’est une chose à souligner. » Pour ce poète et philosophe, ancien joueur de Scrabble, les performances des Ivoiriens s’expliqueraient par un « amour pragmatique » du français : « Dans un pays où il y a plusieurs langues, la langue française est un bon moyen de communication. Donc, je pense qu’il y a un amour utilitaire pour ainsi dire. Mais il y a aussi l’amour de l’art parce que les Ivoiriens performent en Scrabble, mais aussi en Slam et aujourd’hui ça paye. » Un outil pédagogique Mais dans un pays où environ une personne sur deux est analphabète selon le gouvernement, le Scrabble reste trop élitiste et réservé aux citadins, pour Josué Guébo. Autre problème : le manque de joueuses, quand deux tiers des illettrés ivoiriens sont des femmes. Pour corriger cela, la Fédération fait la promotion du Scrabble comme outil d’apprentissage de la langue française – Adrien Edoukou, joueur et professeur de lettres : « Les enfants n’arrivent pas véritablement à saisir le sens de certains cours et le Scrabble intervient pour leur apporter une formation d’appoint. Apprendre à jouer au Scrabble pour des enfants ça leur apporte beaucoup, c’est un outil pédagogique complet. » La Fédération ivoirienne propose le jeu comme activité extrascolaire dans une vingtaine de collèges et de lycées cette année et peut-être détecter les futures stars du Scrabble francophone. À lire aussi Le Scrabble, une passion grandissante sur le continent africain…
R
Reportage international

1 Vietnam: à Ciputra, un quartier huppé de Hanoï, l’air aussi est plus propre 2:38
2:38
التشغيل لاحقا
التشغيل لاحقا
قوائم
إعجاب
احب2:38
Le Vietnam et ses plus de 7% de croissance fait figure de locomotive de l’Asie du Sud-Est. Le pays à l’économie la plus dynamique de l’Asean est en pleine mutation économique avec d’immenses projets d’infrastructures, notamment de transports. Cette croissance rapide s’accompagne de transformation des villes, notamment Hanoï où se construisent des résidences pour les plus aisés. Des complexes, fermés et sécurisés, déjà répandus en Chine ou en Corée du Sud qui se développent rapidement dans la capitale vietnamienne. Si c'est un symbole des inégalités sociales, ces lieux pour ultra-riches racontent aussi les inégalités environnementales. Visite de Ciputra, l'une des premières résidences du genre à Hanoï. De notre envoyé spécial de retour d’Hanoï, Loin du trafic incessant et des klaxons permanents et centre-ville d’Hanoï, les quelques milliers d’habitants de la résidence de Ciputra vivent dans un petit havre de paix où des gardes contrôlent l’entrée de la résidence. Ici, on trouve tout, au presque. « On a un golf, des cafés, des grandes piscines, des salles de sports. J’adore à quel point il y a énormément de nature dans ce quartier, des arbres, des parcs. Dans le centre d’Hanoï, il y a des motos, des voitures et évidemment cela affecte la qualité de l’air. » Hanoï, nommée temporairement ville la plus polluée de la Terre cet hiver, a pour habitude d’être enveloppée plusieurs fois par an dans un large nuage de particules fines. Les plus fortunés espèrent échapper à cette pollution qui tue chaque année 60 000 personnes au Vietnam . Phan Huy Hùng, habite ici depuis cinq ans : « De façon générale, j’adore l’ambiance de ce quartier, il y a beaucoup de résidents étrangers, et puis on n’est pas les uns sur les autres. Les bâtiments sont séparés, il y a beaucoup de verdures, au printemps les plantes fleurissent. » Ce modèle de résidence ne cesse de se répliquer à l’image des chantiers qui entourent Ciputra. Avec la hausse des revenus, le nombre de Vietnamiens souhaitant accéder à ce luxe augmente et avec la pollution générée par des chantiers où le béton est roi. Inégalités sociales grandissantes À quelques centaines de mètres dedans un restaurant de rue, les chevilles ouvrières de ce rêve vietnamien partagent une bière et des cacahuètes, ils s’adonnent au passe-temps national : le karaoké. « J’adore mon travail d'ouvrier du bâtiment. Ça crée un revenu stable pour nous tous, nos familles ! Nous gagnons environ 450 000 à 500 000 dôngs par jour. Le logement et les repas sont pris en charge. » Un revenu deux fois supérieur au salaire minimum, ce qui a attiré cet ouvrier de la ville vers la campagne : « Je me sens extrêmement fier, car des bâtiments comme celui qu’on construit donnent une bonne image du Vietnam. » Comme le restaurateur qui leur amène des soupes et des cigarettes sur une table en plastique, ces ouvriers le savent que leur présence dans le quartier est temporaire : « Dans quelques années les chantiers seront terminés et les investisseurs et les habitants haut de gamme seront installés ici alors, il faudra s’adapter à cette clientèle haut de gamme pour répondre à leurs attentes. » Une adaptation impossible pour ce restaurateur populaire. Même la forte croissance a réduit les inégalités. Le grand écart social est visible à Hanoï, à quelques centaines de mètres de distance. À lire aussi Vietnam: pour lutter contre la pollution, les motos bientôt interdites dans le centre-ville de Hanoï…
مرحبًا بك في مشغل أف ام!
يقوم برنامج مشغل أف أم بمسح الويب للحصول على بودكاست عالية الجودة لتستمتع بها الآن. إنه أفضل تطبيق بودكاست ويعمل على أجهزة اندرويد والأيفون والويب. قم بالتسجيل لمزامنة الاشتراكات عبر الأجهزة.